jeudi, juin 01, 2006

Stress et Sexualité : On reste foncièrement la même personne au lit que dans la vie

Le stress comporte des facteurs aussi bien psychologiques que physiques qui reflètent bel et bien notre réalité psychosomatique.

Or s'il y a un volet de l'activité humaine où ces deux dimensions se retrouvent intimement impliquées, c'est bien celui de la sexualité où les réactions corporelles sont directement associées aux émotions et vice versa.

Partant, on se doute bien que l'activité sexuelle, au même titre que la digestion ou n'importe quelle autre fonction d'ordre psychosomatique, risque fort de fluctuer au gré des impacts du stress.

Bien que des facteurs aussi élémentaires que le genre, l'âge et l'état de santé de la personne puissent avoir un rôle à jouer sur le degré d'influence du stress sur son activité sexuelle, on ne saurait s'en tenir là.

L'expérience clinique m'a démontré qu'en général, on reste foncièrement la même personne au lit que dans la vie. C'est dire qu'il est illusoire d'imaginer qu'une fois sous les draps, les gens vont miraculeusement se transformer à un point tel qu'un vendeur, par exemple, cessera comme par enchantement de chercher à impressionner la galerie ou qu'un gérant arrivera facilement à s'abandonner alors que dans toutes les autres sphères de la vie, il passe son temps à contrôler.

Les effets du stress sur le vécu sexuel

Les inconvénients sexuels qu'éprouvent les gens vivant un excès de stress se regroupent en deux catégories: il y a, d'une part, les troubles du désir et, de l'autre, les dysfonctions sexuelles qui sont reliées soit à l'excitation ou à l'orgasme.

Soyons réaliste, il est évident que notre envie de s'épancher dans l'émotivité risque de prendre le bord si on a l'esprit accaparé par des problèmes financiers par exemple. On sait aussi que de nombreuses prétendues "pannes de désir" camoufflent en fait des confrontations tacites qui s'apparentent à des luttes de pouvoir, l'un ayant l'impression de céder du terrain, voire même de capituler en acquiesçant aux avances de l'autre,

Ce qui n'empêche pas qu'on puisse vouloir se vider de ce surplus de tension par la décharge d'énergie que procure un orgasme. Si ce n'est pas romantique, c'est efficace! Ce qui compte alors, c'est que les choses soient bien claires, surtout face au ou à la partenaire. Et pour reprendre une expression populaire, ça peut être un bon moment pour une petite vite!

À un autre niveau, il est évident que la nervosité va contribuer à fragiliser la capacité érectile de certains hommes comme elle va réduire la capacité de retenue chez l'éjaculateur précoce ou, au contraire, à accroître la difficulté de sa partenaire à atteindre un niveau d'excitation qui l'amène à l'orgasme.

Il faut savoir que dans tous ces cas, plus les gens vont s'efforcer d'y arriver, pire cela va être. Ce n'est pas en forçant qu'une femme arrive à l'orgasme pas plus que le gars va retarder son éjaculation, bien au contraire!

Pourquoi ? Parce que ce sont des dimensions du vécu qui ne répondent surtout pas à des commandes de la volonté mais bien davantage d'un état de disponibilité au plaisir.

Oui, je sais que pour quelqu'un qui est aux prises avec ce genre de difficulté, ce type de langage peut sembler absolument farfelu mais que voulez-vous, c'est ça qui est ça comme on dit.

La preuve, combien de fois j'ai entendu des femmes me dire : « ça monte, ça monte et puis pouf, ça coupe tout d'un coup et puis plus rien ».

Quant à l'éjaculateur précoce qui pense arriver à se retenir en serrant… je lui suggère de songer à ce qui se produit quand on essaie de mettre les freins, dans une courbe, sur la glace !