lundi, avril 30, 2007

La sexualité chez les performants-2 : performance vs délinquance

Comme on l’a vu dans le texte précédent (La sexualité chez les performants -1- dynamique personnelle et pulsions sexuelles), il arrive que des gens adoptent des modes de fonctionnement sexuels particuliers, c’est le moins qu’on puisse dire.

C'est qu'ils procèdent souvent d’éléments narcissiques assaisonnés d’une certaine forme de délinquance occasionnelle qui s’apparentent aux caractères pathologiques qu’on retrouve dans certains troubles de la personnalité.

le psychopathe

Qu’on pense au psychopathe et plus particulièrement à certains aspects de ce qu’on désigne comme étant une personnalité antisociale. Il s’agit de quelqu’un d’agressif et d’impulsif, d’un individu qui n’éprouve pas de culpabilité pour les gestes délinquants qu’il pose, ni de remord à l’endroit des gens qu’il aura ainsi écorchés ou malmenés.

On est évidemment en présence de quelqu’un qui éprouve de la difficulté à établir une relation affective, d’où sa prédilection pour les situations où il est en contrôle.

Tolérant mal les frustrations, le psychopathe n’est pas du genre à apprécier qu’on le fasse languir. Il cherche toujours à satisfaire ses désirs dans l’immédiat et toute attente le frustre.

C’est d’ailleurs ce qui l'amène souvent à brusquer les choses et à poser des gestes pas très catholiques pour satisfaire ses besoins, quitte à bousculer les gens pour son seul bénéfice personnel. En un mot, c’est un égocentrique.

Un instant ! Inutile de crier au meurtre ni au scandale ! Personne n’a dit que les performants étaient tous des psychopathes ! Alors, ne vous mettez pas illico à tirer sur le messager. Juste un peu de patience et vous verrez, tout s’explique !

on a tous un petit côté..

De la même manière qu’une personne équilibrée peut nourrir certains rêves assez fantaisistes sans pour autant présenter des risques de schizophrénie, on peut imaginer que d’autres puissent avoir des réactions particulièrement égoïstes, et même se permettre certains passages à l’acte assez truculents, sans pour autant présenter l’ensemble des troubles caractériels du délinquant ou de la personnalité narcissique.

D’ailleurs, il faut convenir que nous avons tous quelques traits de personnalité qui nous apparentent dans certains cas à la témérité agressive du délinquant alors que chez d’autres, leur perfectionnisme cache davantage les hésitations d’une personnalité de type obsessionnelle qu’un souci d’excellence. À noter que l’un n’empêche pas l’autre.

Comprenons-nous bien, ce n’est pas le fait d’être un « performant » qui fera de quelqu’un, un obsédé sexuel car ce n’est pas un élément causal mais simplement un facteur aidant.

Mais il est évident que sa dynamique constitue un terrain propice à certains débordements, y compris ceux à portée sexuelle pour les performants qui préfèrent cette façon de se défouler et de décharger leur énergie.

D’autres, en revanche, seront plus portés à chercher l’évasion ou la détente dans la consommation de substances ( drogues, alcool, etc.) alors qu’une autre catégorie préfèrera se payer des montées d’adrénaline en défiant le sort, que ce soit au casino ou encore en poussant les risques à la limite dans les sports extrêmes.

Autre considération importante à ne pas négliger, les performants auxquels on fait référence ont généralement une vie sociale bien remplie, contrairement au psychopathe qui est isolé socialement parce qu’il a le don de faire le vide autour de lui.

Or, de toute évidence, les performants auxquels on réfère sont plutôt des champions en ce qui a trait aux habilités sociales, des personnes conviviales qui savent mettre leur charisme à profit pour attirer les gens au lieu de les éloigner.

De plus, même s’il est vrai qu’ils sont parfois impulsifs (d’aucuns parleront de spontanéité, d’autres de créativité), ils arrivent tout de même à canaliser leur fougue. Ils s’évitent ainsi de commettre le genre d’esclandre qui font souvent des premiers des délinquants belliqueux qui finissent par se mettre tout le monde à dos.

un geste à la Clinton

Mais cela ne les empêchera toutefois pas d’avoir eux aussi leur tendon d’Achille qui se trouvera, dans le cas des gens qui nous intéressent, juste un peu plus bas que la ceinture.

D’ailleurs, si on scrute un geste à la Clinton, comme dans bon nombre d’agissements de certains de mes patients, il est absolument indiscutable que les intentions du bonhomme n’ont rien à voir avec celles qu’on prêterait au Prince Charmant.

On conviendra que :

• il faut avoir un esprit particulièrement frondeur et être prêt à défier les règles de prudence les plus élémentaires pour oser se placer dans une telle situation. En termes clairs, ou bien c’est de l’inconscience ou bien c’est parce qu’on a du front tout le tour de la tête. Car si le gars arrive à bander malgré tout, c’est qu’il carbure à l’adrénaline et que la dimension délinquante du geste l’excite autant sinon plus que sa composante sexuelle.

• dans ce geste, la seule chose qui compte, c’est l’intensité de son plaisir et la décharge qu’il en espère. Tout le reste étant secondaire à ses yeux, y compris le vécu de la partenaire qu’il ne se gêne pas d’utiliser à ses fins, que ce soit en manipulant la personne ou en exerçant des pressions de divers ordres

• il est convaincu d’être toujours dans son droit ou, si vous préférez, dans les limites de l’acceptable puisqu’il prétend que l’autre a toujours la possibilité de refuser ses avances. Il interprète donc cette apparente collusion comme le résultat d’une négociation entre deux adultes consentants, chacun y trouvant son compte.

• il recherche une gratification objectale et immédiate (souvent pas intéressé à étirer les préliminaires sauf s’ils contribuent à sa propre excitation )

• il recherche surtout à vivre des kicks (des sensations fortes axées sur le court terme), il aime jouer avec le danger et, dans ce sens-là, ses agir sexuels s’apparentent quelque peu à des acting out.


Alors, si on revient à la question initiale à savoir : est-il possible qu’un certain nombre d’individus qui sont vraiment axés sur la performance vivent des pulsions libidinales plus fortes que ce qu’on retrouve chez la moyenne des gens et qu’ils soient plus sujets à passer aux actes, ma réponse est oui parce qu’il y a dans leur dynamique plusieurs facteurs qui les prédisposent à réagir de cette façon.

Recherchant des plaisirs à court terme et plus centrés sur leur propre intérêt que sur celui des autres, ces mêmes individus aiment bien éprouver ce sentiment de puissance en voyant l’autre se plier à leurs désirs en payant de sa personne. Oui, c’est du machiavélisme à l’état presque pur mais eux vous diront que c’est la rançon de la gloire.

À mon avis, il y a trop de concordances pour prétendre que ce ne sont là que simples coïncidences.

Il serait illusoire de penser que des gens qui passent le plus clair de leur temps à fonctionner à l’allure du TGV se contentent de rouler à trottinette pour se détendre bien que ce serait merveilleux s’ils arrivaient à le faire. Mais non, ils veulent une Harley si ce n’est pas une Formule I, avec tout ce que cela implique de glamour et le reste !

Alors oui, les performants qui sont portés sur LA CHOSE le sont plus que Monsieur et Madame-tout-le-monde.
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- propos tirés de mon volume : Les gens épanouis.. réussissent mieux ! (Quebecor, 2003) désormais disponible par mon entremise, via : info@andregareau.com

La sexualité chez les performants : dynamique personnelle et pulsions sexuelles

Maintenant qu’on a décrit dans un texte précédent les effets du stress sur la sexualité, une question vient à l’esprit. Y aurait-il un lien entre la dynamique des performants qui aiment fonctionner sous pression et la présence chez eux de pulsions libidinales plus fortes, jumelées à un besoin supérieur à la moyenne de passer à l’acte en flirtant avec le défendu ?

On peut supposer qu’à force de composer avec le stress, les performants finissent par avoir un seuil de tolérance au stress plus élevé. D’où leur recherche d’exutoires qui seraient à la mesure des tensions dont ils veulent se soulager.

Alors, de la même manière que certains vont choisir de combattre le feu par le feu, quoi de plus excitant pour plusieurs d’entre eux que de confronter les tabous, surtout ceux concernant la sexualité. Mais bien sûr, cela ne vaut pas pour tout le monde.

catégories de performants

Des performants, il en existe de tous les genres. Certains ont été choyés de talents naturels et de capacités exceptionnelles. Qu'on pense à nos vedettes et aux succès impressionnants qu’ils remportent, que ce soit au niveau sportif ou artistique. Ces gens-là ont leur façon de composer avec le stress.

Par contre, il y en a d’autres qui doivent mettre toutes leurs énergies et leur dynamisme à contribution pour se frayer un chemin vers les sommets. Ils le font avec détermination parce qu’ils sont convaincus d’avoir le potentiel pour le faire et croient que ce serait de la médiocrité de leur part de ne pas viser de tels résultats.

D’autres enfin tiennent mordicus à « percer » parce qu’ils veulent absolument se confirmer qu’ils sont dans une classe à part. C’est pourquoi ils tiennent absolument à se prouver, d’abord à eux-mêmes mais aussi à tous leurs proches, qu’ils sont capables de faire plus et mieux que les autres.

Pour ces derniers, leur réussite est lourde de conséquence. Ce sont les mêmes individus qui chercheront à faire flèche de tout bois et qui se disent prêts à tout pour atteindre leurs objectifs, comme s’il en allait de la réussite ou de l’échec de leur vie toute entière.

Rappelons-nous de ce qu’on a dit des réactions des personnes insécures face au stress. Plus la tension est forte, moins elles pourront se permettre de faire preuve de souplesse dans leurs attitudes.

Comme on peut le constater, l’atteinte ou non des résultats escomptés aura des implications très différentes d’une personne à l’autre et les énergies vitales que chacun devra y investir vont aussi varier considérablement selon les individus.

Il y a donc deux éléments importants à prendre en considération à savoir la personnalité de l’individu sur laquelle viendra s’ajouter sa dynamique.

Les performants ont souvent des comportements qui défient les règles généralement observées par l’ensemble de la population. Plusieurs vous diront même que c’est précisément parce qu’ils ne suivent pas le même chemin que les autres ou qu’ils n’obéissent pas aux mêmes règles, qu’ils arrivent à se retrouver les premiers.

En fait, ils tiennent à se considérer à part des autres. En voici d’ailleurs un exemple caractéristique.

un cas typique

Pendant près d’un an, j’ai reçu en consultation un patient qui, de façon régulière à ce qu’il paraît, stationnait sa voiture en plein devant l’édifice où était situé mon bureau. Or, il agissait ainsi en dépit du fait que c’était une zone de stationnement interdit, ce qui lui valait une ou deux contraventions par semaines.

Amusé de mon étonnement face à une telle attitude, il m’avait répondu qu’il n’avait pas de temps à perdre à chercher une place sur les rues transversales. Tout compte fait, il trouvait plus simple de se foutre des règlements municipaux et d’ignorer les affiches.

Quant au prix à payer (contraventions) pour s’offrir ce qu’il appelait sa tranquillité d’esprit, il avait trouvé une solution astucieuse qui lui permettait de contourner les désagréments reliés à l’acquittement des amendes en chargeant sa secrétaire d’acquitter ses billets au fur et à mesure qu’il les déposait sur son bureau.

Payés à partir du compte bancaire d’une de ses entreprises, il faisait inclure ces déboursés dans les dépenses courantes pour lesquelles son comptable réclamait des déductions fiscales.

Alors, comme on le voit, non seulement notre bonhomme s’était-il trouvé une série de rationalisations pour se justifier de transgresser aux lois mais il avait aussi mis en place une stratégie qui contribuait à banaliser son méfait à ses propres yeux puisqu’il s’évitait d’en ressentir les désagréments, ce qui lui permettait d’en éprouver aucun remord.

Qui plus est, grâce à son entourloupette, il pouvait se féliciter non seulement d’avoir transformé une source potentielle de frustrations en farce mais surtout en une autre victoire sur le système et ça, c’était très flatteur pour lui.

le jogging sexuel

Ce monsieur avait fait fortune dans la construction et la gestion d’immeubles résidentiels. Il en possédait d’ailleurs dans tous les coins de la ville et même en province.

Comme c’était un chaud lapin, il n’engageait comme concierges que des femmes qui se montraient réceptives à ses avances dès la première entrevue de sélection. Il les choisissait donc en fonction de leur « disponibilité » mais aussi de ses préférences, c’est-à-dire des femmes dans la trentaine, aux petits seins mais avec des fesses dodues.

Pardessus tout, elles devaient se montrer vicieuses et inventives au lit car ce qu’il attendait d’elles, c’était qu’elles le provoquent et de l’excitent et non pas de l’émouvoir. Il cherchait des sensations fortes suscitées par des scénarios de plus en plus osés parce qu’on finit par s’habituer aux situations spéciales qui deviennent par le fait même un peu moins excitantes.

D’ailleurs, dès que les parties de jambes en l’air prenaient des allures de déjà vu avec l’une d’elles, il perdait tout intérêt à son égard et faisait en sorte de la remplacer ; résultat, comme il disait, il y avait souvent une petite nouvelle à initier.

En plus du plaisir que lui procurait le caractère vénal de ses parties de fesses avec ses employées, il savourait ce sentiment de puissance que lui procurait sa capacité d’avoir ces femmes à sa disposition.

Comme il était continuellement stressé, il allait presque tous les jours passer quelques instants chez l’une ou l’autre pour se défouler. Le mot peut sembler bizarre mais c’est exactement ainsi qu’il le décrivait. Il espérait trouver dans ses activités sexuelles un défoulement, une véritable décharge d’adrénaline dans tous les sens du terme.

C’est tellement vrai qu’il m’expliquait qu’au moment d’éjaculer, en position de levrette (la femme penchée vers l’avant et l’homme la pénétrant par l’arrière ), il sautillait sur place dans le but de d’augmenter sa tension corporelle, espérant par le fait même décupler la vigueur de son orgasme.

C’était d’ailleurs cette insatisfaction qui l’avait amené à consulter parce qu’il se plaignait de ne jamais vraiment en arriver à se sentir satisfait, vidé, vraiment rassasié. Et d’après lui, c’était pour cela qu’il en voulait toujours plus, à tous points de vue.

Convenons que cet agir sexuel ressemblait davantage à une épreuve d’endurance, une manière de jogging sexuel, qu’à une rencontre érotique, avec ou sans charge émotive. Les femmes n’y figuraient que comme objets d’assouvissement, ce qui le protégeait, disait-il, de toute forme d’attachement émotif, chose qu’il craignait comme la peste.
Car pour rien au monde, il ne voulait se retrouver dans quelque forme de dépendance que ce soit. D’où son mode de comportement.

On est donc en présence d’un individu centré sur lui-même et qui se fait un point d’honneur de défier les règles, quelles qu’elles soient, quand elles viennent contrecarrer ses désirs. Donc, faire le contraire de ce qui est prescrit par les lois et qui plus est, le faire en flirtant avec les tabous, voilà un stimulant doublement jouissif dans son cas.

En fait, c’est un peu le même genre de transgression des interdits que l’individu ressent lorsqu’il pique un cendrier au sortir du grand hôtel ; c’est illégal et immoral. Bien que le geste n’ait pas la même gravité, pour celui qui n’a jamais volé, la montée d’adrénaline peut être aussi forte que pour l’autre qui passe son temps à défier les us et coutumes.

Fidèle à son système de valeurs centré sur ses seuls intérêts, il aborde toutes ses relations interpersonnelles en termes de rapports de forces. Il n’a donc aucun scrupule à utiliser les gens à ses fins comme on l’a constaté avec ses concierges en leur « faisant des offres ($) qu’elles ne pouvaient pas refuser ».

Mais voilà, comme il est la preuve vivante que des gens peuvent en manipuler d’autres, son propre comportement vient renforcir sa méfiance envers tout le monde. D’où son incapacité viscérale à se laisser aller et l’absolue nécessité qu’il éprouve de toujours être en contrôle à propos de tout. Or, avec les pulsions sexuelles qui le mènent par le bout du nez, pas surprenant qu’il panique !
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- propos tirés de mon volume : Les gens épanouis.. réussissent mieux ! (Quebecor, 2003) désormais disponible par mon entremise, via : info@andregareau.com

Les effets du stress sur le vécu sexuel

La sexualité personnelle et à plus forte raison l’entente sexuelle dans le couple sont facilement affectées par les aléas de la vie qui affectent nos états d’âme et provoquent par le fait même des soubresauts dans l’harmonie conjugale.

Les inconvénients sexuels qu’éprouvent les gens vivant un excès de stress se regroupent sous deux catégories: les troubles du désir et les dysfonctions sexuelles reliées soit à l’excitation ou à l’orgasme.

les troubles du désir

Il faut tout d’abord distinguer entre une absence de libido qui semble avoir toujours existé (problème de désir primaire), et une panne de désir qui survient à un moment donné (problème secondaire ou situationnel).

Dans le premier cas, la personne n’éprouve à toutes fins pratiques aucun besoin ni désir sexuel. Non seulement ça ne lui dit rien et ne lui manque vraiment pas mais il y a absence de fantasme sexuel et de rêve érotique et aucune tendance à la masturbation. Les seuls inconvénients ressentis par ces individus sont soit un certain degré de culpabilité puisqu'ils en privent leur partenaire ou encore une inquiétude à se percevoir comme “pas normal”.

Dans le cas d’une perte ou d’une baisse de désir (secondaire), la personne affectée traverse une phase où la sexualité ne l’intéresse pratiquement plus. Les fantasmes disparaissent presque complètement et la fréquence masturbatoire est considérablement réduite, soit parce que les gens n’ont pas l’idée à cela ou encore parce qu’ils n’en retirent qu’une faible satisfaction.

Une expression que les gens concernés utilisent souvent pour décrire leur vécu dans ces périodes là: c’est le calme plat !

quelques mots sur les causes

Si on essaie un peu de comprendre ce qui peut amener une telle situation, on constate que les causes sont d’ordre différent selon qu’on fait référence à quelqu’un qui n’a jamais eu de désir sexuel ou à un individu qui se voit momentanément confronté à de tels changements.

Chez les gens qui n’ont jamais eu de désir sexuel, il peut s’agir de personnes qui ont été fortement marquées soit par une éducation répressive, des images dévalorisantes de la sexualité. Certaines causes d’ordre anatomique, médicales ou pharmacologiques peuvent également expliquer cette situation.

Mais dans le cas des gens chez qui survient une baisse de désir à un moment donné, on les divise en deux catégories; ceux qui subissent une baisse de désir sexuel généralisée ou les autres, c’est-à-dire ceux qui n’éprouvent plus de désir à l’endroit d’une personne en particulier, habituellement la/le partenaire.

Pour les premiers, le problème peut apparaître en réaction à une nouvelle situation devant laquelle ils ont de la difficulté à s’adapter. Mais la difficulté pourrait également dépendre de causes aussi diverses que disparates que:
• stress, surmenage, effets secondaires d’antidépresseurs,
• préoccupations professionnelles ou financières, réorientation de carrière,
• être sur le point de réussir un gros coup, quelque chose d’important pour soi.
• cela peut aussi être le cas de “workaholics”
• des inquiétudes concernant ses propres performances, etc.
• une diminution progressive de l’excitation sexuelle provoquée par des facteurs peu flamboyants mais tout à fait normaux comme l’habituation ou la routine.
• l’insistance exagérée à vouloir toujours enrober la rencontre sexuelle d’une auréole romantique ou amoureuse; en d’autres termes, à toujours vouloir Faire l’Amour et à ne jamais oser dire son désir de tout bonnement baiser, de s’envoyer en l’air et de jouir, un point, c’est tout.

panne de désir ou guerre de pouvoir

Quant à ceux dont la baisse de désir est clairement orientée vers une personne en particulier, alors on ne devrait normalement pas parler de perte de désir mais d’une manifestation d’un conflit non réglé qui empêche un rapprochement.

D'ailleurs, dans ces cas là, on remarquera souvent que le patient réagit positivement à des pensée érotiques ou lubriques référant à une autre personne. Autrement dit, dès qu’on pense à quelqu’un d’autre, le désir revient « comme par magie »

Trop de dossiers furent étiquetés comme des problèmes de désir alors qu’il s’agissait en fait plutôt d’une guerre de pouvoir entre partenaires.

Il ne faut jamais perdre de vue que l’ambiance entourant le désir d’un rapprochement sexuel ou son boycott est souvent le reflet du climat et du genre d’échanges que les partenaires ont entretenus eux.

Et cela vaut pour les heures et parfois même les journées précédant cette rencontre amoureuse. Alors quand on a une crotte sur le cœur, on profite de l’occasion pour se faire justice en refusant de réagir positivement.

En réalité, ces personnes résistent à se laisser aller à éprouver du plaisir dans les bras de quelqu’un qui, quelques heures auparavant, leur tapait sur les nerfs ou les décevait, quelle qu’en ait été la raison. Et quand la chose se répète, ces effets font tache d’huile.

Comme on peut le constater, ce n’est donc pas vraiment une perte de désir sexuel qu’ils vivent, mais davantage le fait qu’ils n’éprouvent plus de plaisir et encore moins de désir avec cette personne-là ! Le problème est d'abord relationnel.

En conséquence, il faut réévaluer l’intérêt qu’on a l’un pour l’autre et son implication dans le couple. C’est donc dire qu’un sexologue qui joue bien son rôle verra à leur suggérer de démêler les enjeux de leurs pertes de désir. Il s’agit d’éviter que l’accord sexuel fasse les frais de tous les autres accrochages.

difficultés au niveau de l’excitation

Bien que certaines réactions à l’excitation soient typiquement masculines ou féminines, il importe de souligner qu’au plan physiologique (vasodilatation), le manque de désir aura des impacts négatifs équivalents chez les deux sexes.

En clair, ils se traduiront par une carence de lubrification chez la femme alors que le mâle éprouvera des difficultés avec son érection.

Chez la femme, cette faible lubrification rendra la pénétration douloureuse et souvent même difficile, ce qui contribue à inhiber encore davantage le désir.

Chez l’homme, c’est évidemment la facilité avec laquelle il entrera en érection de même que le degré de rigidité obtenu qui sont tout d’abord hypothéqués. La durée de la période au cours de laquelle il restera en érection par la suite est aussi très sujette à la force de son excitation.

Dans bien des cas, l’anxiété de performance peut faire des ravages à ce propos. Les problèmes physiologiques et des conditions comme l’éthylisme ou certains effets secondaires de médication peuvent également affecter l’érection.

Chez les deux sexes, il peut arriver qu’on ait accumulé suffisamment de stress ou d’agressivité envers l’autre pour qu’on ne soit plus réceptif à l’excitation.

Mais surtout, on oublie trop souvent que les changements reliés à l’évolution normale de la réponse sexuelle selon l’âge ou même selon le mûrissement d’une relation peuvent aussi affecter le degré d’excitation car cela ne ressemble hélas pas éternellement à du tout nouveau, tout beau!

D’où le besoin de nourrir le désir afin de renouveler l’intérêt et l’excitation.

problèmes reliés à l’orgasme

On sait que les ébats sexuels ne mènent pas toujours à un orgasme qui soit satisfaisant et bénéfique, tant au niveau du plaisir sexuel que dans son objectif physiologique qui est de permettre une chute de tension, laquelle est normalement ressentie comme la jouissance orgasmique.

Il arrive souvent, par exemple, que les hommes “échappent” très tôt leur éjaculation, ce qui entraîne un mini-orgasme, souvent plus frustrant qu’épanouissant.

Chez les femmes, plusieurs d’entre elles n’arrivent pas à l’orgasme ou, quand elles y parviennent, le font au prix d’efforts et de concentration, comme si la chose relevait d’un travail laborieux, ce qui n’est rien pour aider à nourrir leur désir !

Dans ces deux cas, une importance trop grande accordée à l’effort et à la volonté produit des effets contraires à ceux qu’on aurait souhaités.

Il y a des choses qui ne se commandent pas...et le plaisir, tout comme le goût de la tarte aux pommes, en font partie !

suggestions d’ordre général

Une des premières démarches conseillée à la femme qui veut améliorer sa capacité orgasmique consiste en l’appropriation (au lieu de la délégation au partenaire) de sa vaginalité jumelée avec l’adoption “d'attentes réalistes” selon l’expression de Leonnie Barbach.

Chez les hommes, il faut s’entrer dans la tête que la capacité de savourer l’excitation sans “éclater” prématurément ne vient pas d’une plus grande capacité de résister à des sensations exquises sans broncher. À quoi ça sert de se retrouver dans un lieu délicieux si on s’efforce de ne pas le ressentir !

Il faut au contraire en profiter au maximum sans perdre la carte. L’important pour ce faire, c’est d’arriver à bien doser les niveaux d’excitation, un peu comme un gourmet sait savourer les aliments et prolonger les jouissances du palais ! Sans quoi, la rencontre sexuelle devient, elle aussi, une autre épreuve d’endurance.

En définitive, l’activité sexuelle satisfaisante (selon ses choix), contribue de façon significative à favoriser l’équilibre psychosomatique de l’être humain et, en ce sens, devient une des composantes de la qualité de vie, l’ultime antidote du stress.

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