dimanche, juillet 03, 2016

Le sexe des jeunes ados et pré-ado et l’acceptation parentale


Le sexe des jeunes ados et pré-ado et l’acceptation parentale.


Tous les parents de jeunes entre 9 et 13 ans, garçons ou filles, en viennent à se poser la question : est-ce que je peux attendre encore un peu ou si je dois aborder maintenant le sujet de la sexualité avec celui ou celle que je considère encore mon enfant ?  

Et quand ce questionnement arrive, 90% sont portés à se dire : pas tout de suite, il est encore bien trop jeune pour penser à ça ? L’an prochain ce sera plus approprié. Pas sûr.

Permettez que je vous dise que vaut mieux plus tôt que trop tard. Et non, je ne brandis pas le spectre de la grossesse comme on utilisait autrefois ce prétexte pour faire peur au monde en espérant qu’ils se tiennent loin de « la chose » le plus longtemps possible.

Mais je vous soumets par contre que si cette idée vous vient à l’esprit maintenant, ce n’est fort probablement pas parce que vous avez couru après. Alors serait-il possible qu’il y ait quelque chose dans l’air qui vous pousse cette intuition dans le cerveau ? Quelle que chose du genre : prêt, pas prêt, faut y aller !

Et c’est alors que commence la valse des questions. Qu’est-ce que je lui dis ? Comment aborder ces sujets et surtout, jusqu’où je peux ou je dois aller ?

Dès le départ, je suis certain qu’on va s’entendre sur un point ; le sujet est délicat. Qui plus est, on entre également dans l’univers de l’intimité, tant celle du jeune que de l’adulte. Des zones dont on n’a pas l’habitude discuter ni d’échanger même entre adultes. Encore moins avec nos enfants. Alors, il y a de quoi être précautionneux.

C’est d’ailleurs ce qui amène très souvent les gens à se rabattre sur des explications d’ordre surtout biologiques (menstruations, fécondation, etc.) accompagnées de mises en garde pour faire ressortir les risques et dangers qui y sont rattachés comme les grossesses à l’adolescence, les mts. et le sida. Ce fut d ’ailleurs ce sur quoi des générations de parents se sont appuyés pour justifier toutes leurs réticences et leurs objections à toute libéralisation sexuelle des jeunes pendant des décennies et ce sans négliger l’importance de la religion qui venait doubler leurs interdits des sanctions religieuses de péché jusqu’aux menaces de damnation, amen !

D’autres, se considérant plus de leur temps, vont s’aventurer à parler de contraception et insister pour que leur ado adopte une sexualité responsable !! Pensons-y bien deux minutes ! On leur dit de rester calme alors qu’ils ont les hormones dans le tapis !

Franchement, ça n’a pas d’allure comme demande. Aurions-nous oublié combien on était nous-mêmes insécure à leur âge ?  Bien sûr, on a fini par se calmer un peu, mais après combien de tergiversations. Et même aujourd’hui, combien d’adultes pensez-vous pourraient avouer que, pour reprendre les mots de LaFontaine, « la tentation, l’herbe tendre et quelques diables me poussant, je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n’en avais nul droit puisqu’il faut parler ainsi; mais….. »  Et on voudrait qu’ils soient plus sérieux que nous ! Réalisons qu’on frôle la foutaise.

Et souvenez-vous qu’en ces années-là, les choses n’étaient pas abordées aussi ouvertement sur la place publique que maintenant. Un ado pouvait donc être moins informé et, par conséquent, moins confiant dans ses habiletés sociales et séductrices comparativement aux autres confrères sans que cela le place autant à risque que maintenant de se faire stigmatiser aussi nettement.

Car de nos jours, il est question de sexe partout et à tous bouts de champs. On ne peut y échapper. Les jeunes en parlent entre eux. Comme nous, ils sont portés à se comparer et ils se retrouvent aussi parfois en compétition quand ils ne sont pas nettement en train de rivaliser pour un chum ou une blonde.  

D’où le risque d’être ridiculisé encouru par ceux qui ne sont pas « in », ceux qui ne sont dans le coup ! De l’étiquetage au taxage, le prix à payer est énorme pour les jeunes. D’ailleurs le monde du web, avec ses « réseaux sociaux », en font leurs choux gras. Et on a pu constater à quel point ces « chats » ont pu faire des ravages, voire même s’avérer néfaste pour certains de ces jeunes.

D’où ma conviction qu’il est absolument essentiel comme parent de pas sous-estimer l’importance de leur sentiment d’appartenance au groupe de pairs car il fait foi et loi chez les jeunes, que les parents trouvent ça exagéré ou non. Réalisons bien qu’ils ne vivent pas la même chose à l’extérieur qu’à la maison. Ils doivent donc composer avec cela et le cocon n’a plus la même signification ni le même impact.

Est-ce à dire qu’en revanche, il faille les outiller de telle sorte qu’ils puissent rivaliser dans la séduction et la lubricité avec les « vedettes » du gang ? Évidemment que non (d’ailleurs de nombreuses mères devraient s’interroger sur le pourquoi elles achètent des chandails bedaines à leurs filles de 10-11 ans ?) 

Loin de chercher à ce que votre enfant soit le plus dévergondé(e) de son groupe d’amis, il importe de vous assurer qu’il ou elle ne passe pas non plus pour « le plus nigaud ou la plus nounoune ».

Ne serait-ce que pour leur éviter ça, votre devoir est de leur parler avant que les étiquettes aient commencé à faire leur effet car c’est autant leur confiance en soi que leurs habilités sociales qu’ils sont en train d’assoir en même temps. Voilà donc pourquoi, pour eux, cela ne doit pas être pris à la légère comme si ce n’était que des enfantillages.

Dans les années 60-70, c’était celui qui ressemblait le plus à Elvis qui « pognait » le plus. Puis ce fut le style Madonna, puis Miley Cyrus et les autres. On conviendra que les « modèles » actuels n’affichent plus la même candeur virginale qu’avant. Non pas que les jeunes veulent adopter un comportement aussi provoquant pour ne pas dire dévergondé, mais leur empressement à suivre certains codes vestimentaires, par exemple, démontre bien que la pudeur de ma jeunesse n’est absolument plus la saveur du jour.

Il faut donc agir. Agir pour eux, pas pour nous. Ça veut dire quoi ?


Pendant longtemps, pour plusieurs parents, aborder les questions de sexualité avec leur ado visait essentiellement à se rassurer eux-mêmes que leur jeune n’allait pas se mettre dans le trouble soit en tombant en amour trop jeune, trop vite à leur goût, pas avec le bon ou la bonne partenaire (au goût du parent, évidemment). Sans oublier bien sur les risques de grossesse et/ou de MTS déjà mentionnés.

Bref, les parents visaient tout autant à se sécuriser qu’à protéger leur jeune. En définitive, le portrait qu’ils faisaient de la sexualité en faisait plus un épouvantail qu’un univers à apprivoiser. On leur présentait un monde dans lequel il leur faudrait s’aventurer avec précautions, quand leur maturité serait plus assumée. En d’autres termes, pas tout de suite, plus tard.

Ce message-là ne tient plus la route.


Faut aborder les vraies affaires. Cela ne veut absolument pas dire qu’on doive être d’accord ni se plier à toutes tendances et « modes et saveurs du moment » pour reprendre une expression à la mode mais les ignorer ou feindre que ça n’existe pas ou pire encore refuser d’en parler sous prétexte que c’est ceci ou cela et que c’est contre vos principes ou je ne sais quoi, c’est vous disqualifier comme interlocuteur valable et crédible pour votre ado.  Pourquoi ? Parce que c’est lui envoyer le message qu’il ou elle est mieux de ne pas poser de question là-dessus parce qu’il ou elle risque de se faire recevoir avec une brique et un fanal.

Alors, à moins que vous ayez un ou une ado masochiste, ne vous attendez pas à ce qu’ils ou elles vous posent les questions les plus pointues, celles qui les intriguent le plus mais qui frisent le bord du défendu (comme on verra plus loin). Car, qu’on le veuille ou non, comme parent, vous demeurez encore le détenteur de l’autorité, donc la personne qui peut réagir par une interdiction.. au lieu d’une information ou d’un conseil.

Alors, à moins que votre ado soit idiot ou maso, je le répète, vous aurez beau prétendre vouloir son bien et l’aimer beaucoup, beaucoup, ce n’est pas à vous qu’il va partager son questionnement. La majeure partie du temps, c’est en écoutant ce que leurs pairs pas tellement plus informés qu’eux en disent qu’ils finiront par se faire une opinion, quitte à la confirmer ou l’invalider plus tard, via l’expérience de la vie.  Or voilà précisément ce qu’on souhaite éviter.

Mais il y a encore, près de chez nous, de fortes réticences parentales. Et il s’en trouve certainement beaucoup plus proche qu’on ne serait porté à le croire en 2016. Je n’en citerai pour preuve que cet événement relaté dernièrement par les médias dont Radio-Canada et La Presse, à l’effet que des mères musulmanes ontariennes ont retiré leur enfant de l’école le mois dernier (en mai 2016) en déclarant refuser que l’école fasse l’éducation sexuelle de leurs enfants parce que, à ce qu’il paraît, elles s’objectent que l’enseignant utilise des mots tels que « pénis, vagin, etc. » en classe.

Ce serait, toujours selon les reportages que j’ai survolés, ‘’contraire aux principes et aux croyances de notre famille’’ et je cite aussi ‘’nous ne voulons pas que leur innocence soit détruite’’. Ça, cela s’est passé pas loin d’ici, faut le savoir.

Voilà ce qui m’amène à dire que force est d’admettre que non seulement ces résistances sont bel et bien réelles mais qu’elles étaient à toutes fins pratiques prévisibles. Ce sont des résistances sévères issues de l’insécurité foncière des gens face à la sexualité, on peut même penser face à leur propre vécu.

Tout ça engendré par une certaine forme d’ignorance, un manque de connaissance qui se traduit par un raidissement. Une fermeture des attitudes, face à ce qui est inconnu ou méconnu. Une réaction caractéristique d’une rigidité, une carence de souplesse menant à la crainte de se voir pris au dépourvu, de se sentir désarmé, incapable de composer avec une nouvelle réalité.

Résultat, chez ces gens, une certaine panique s’installe. Il s’ensuit que pour s’éviter de vivre ce désagrément, la personne se raidit mentalement et se ferme comme une huitre à toute nouvelle idée qui l’obligerait à revisiter ses croyances, ses convictions, une démarche d’autant plus insécurisante pour quiconque ne compte pas déjà la souplesse parmi ses composantes de personnalité. Et on vient de voir avec Orlando, ce qui peut arriver quand quelqu’un se referme sur ses propres convictions et qu’il les érige en dogme qui se traduit par : quiconque ne partage pas les mêmes valeurs que moi est un mécréant et un impie..  qui même pas le droit de vivre.

D’où l’importance d’ouvrir le dialogue. Je suggère de commencer par indiquer à son ado qu’on aimerait bénéficier de sa collaboration pour instaurer un climat favorable aux échanges sur cette nouvelle dimension de la sexualité qui va prendre de plus en plus de place dans sa vie. Convenir avec lui dès le départ que cela amène un climat quelque peu particulier et qu’il serait encourageant pour vous d’entendre ses suggestions sur la façon de le faire pour faciliter la chose quand il lui en viendra à l’esprit.  

On lance cette invitation en ne perdant jamais de vue non seulement de la délicatesse du sujet mais aussi et surtout de la précarité de sa situation (enfant vs parent) car toute glissade vers un argument d’autorité ou même simplement un ton parental risque d’inciter le jeune à se refermer comme une huitre pour les raisons déjà mentionnées.

Évidemment, il faut s’attendre à se faire tester. Que ça plaise au parent ou non, l’ado a de bonnes raisons de se méfier de l’enjeu parce que dés sont pipés au départ. Veux, veux pas, il y en a un qui a l’autorité, donc le pouvoir de son bord. C’est normal que l’autre ait besoin de tester jusqu’où on peut aller.

À vous de nourrir ce climat de confiance et ce n’est pas qu’une mince tâche au début. Après quelques années, une fois que la dépendance du pré-ado est rendue au stage des échanges avoisinant la majorité, les choses seront fort probablement rendues beaucoup plus faciles. C’est entre ces deux étapes qu’il faut patiner sur une glace parfois trop mince à notre goût.

Il y en a qui disent que c’est ça, la beauté du sport ! Amusez-vous bien en faisant de vos ados des jeunes en qui vous considérez que vous pouvez avoir confiance, croyant que mis en situation, ils ont les outils pour faire les bons choix (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne feront jamais d’erreurs) mais que vous savez qu’ils ont au moins des éléments pour s’orienter. Et qu’au besoin, si la situation s’en fait sentir, ils pourront vous en parler sans crainte que le ciel leur tombe sur la tête.

Voilà le meilleur service que vous pouvez rendre à votre ado et ça se bâtit sur la confiance et se mesure sur une période de 5 à 7 ou 8 ans.  

COUPLET CENSURÉ.


Avis au lecteur- Si j’étais musicien ou parolier, j’emprunterais ces mots de Félix Leclerc en guise de sous-titre de ces derniers paragraphes. Mais n’étant ni l’un ni l’autre je l’écris pour avertir tous ceux et celles qui ont l’âme sensibles qu’ils devraient aller voir ailleurs le temps qu’il fait car ça va devenir un peu plus cru.  Voilà qui est dit, ça m’a fait plaisir.

Maintenant pour tous ceux qui sont restés, il faut réaliser que malgré tous vos efforts, quoiqu’on veuille et quoiqu’on fasse comme adulte, il restera des sujets que vos jeunes n’aborderont probablement jamais avec vous, du moins pas avant l’âge d’environ 15-16 ans. Des questions qui sont pourtant d’un intérêt crucial pour plusieurs, j’en suis convaincu, mais… souvenez-vous des masos, pas masos..,

J’y vais de quelques-unes, et pas des plus juteuses, histoire de vous mettre au parfum. Commençons par des questions de gars :

1-      J’ai le goût de me masturber tous les jours, 2, 3 pis même 4 fois. Ça chauffe suis-je normal ? Auquel pensez-vous qu’il va s’adresser

2-      Il y en a une qui me fait bander, pourtant je ne la trouve pas belle. Qu’est-ce que je fais avec ça ?

3-      Quand je rentre dans avec ma blonde, j’éjacule tout de suite. Comment on fait pour ralentir ça ?

4-      Au parc, il y a un homme qui m’a fait une pipe. C’était vraiment bon. Suis-je homo ?

Et je pourrais continuer comme cela longtemps. Comment pensez-vous que le jeune s’attend à être accueilli ? Par lequel des 2 parents, à supposer que les 2 soient encore là ? Voyez-vous le jeune poser ces questions à sa mère ? Au père d’une famille reconstituée. Réalisons à quel point, dans chaque cas, la solidité du climat de confiance est primordiale de prime abord.

Passons maintenant aux filles :

1-      Quand mon chum me touche les seins, je deviens toute mouillée. Est-ce normal - Est-ce que je suis-malade ?

2-      J’aimerais faire l’amour avec mon chum mais j’ai peur que ça fasse mal ? Comment c’est la première fois ?

3-      Il y a des filles qui disent qu’il faut avaler. C’est-tu vrai ? Qu’est-ce que ça goûte ?

Et ainsi de suite.  Ici aussi, la liste pourrait s’étirer pratiquement ad vitam aeternam.

Ici aussi les mêmes questions se posent. Qu’est-ce qui va arriver si je parle de mes désirs de coucher avec mon chum ? On peut comprendre que plusieurs craignent de se voir interdire les sorties, etc. Est-il besoin de revenir sur les prémisses requises quant au climat de confiance ?

                Bref, l’ado qui voudrait des conseils s’aventure en chemin périlleux. Rendons-leur la voie accueillante. 

Voilà autant de questions intéressantes dont je traiterai désormais, ici et sur mon site web dont vous avez déjà la référence sur ce site mais que je vous redonne :  (andregareau.blogspot.com/ et André Gareau, Sexologue ) et/ou sur ma page Facebook.

Comme toujours, vos commentaires seront appréciés,

mercredi, avril 06, 2011

Les hommes ne disent pas facilement "je t'aime".

Les hommes, c'est bien connu, ne disent pas facilement "je t'aime". On a longtemps prétendu que ce n'est tout simplement pas dans leur nature d'être sentimental.

D'autres ont plutôt préféré mettre ça sur le dos de l'éducation. Selon eux, les gars seraient encore de nos jours plus invités à masquer leurs émotions que les filles.

Pourtant, quand on songe au rôle prépondérant de la mère dans l'éducation aussi bien des gars que des filles, il y a de quoi être surpris de la persistance ce double standard !

Quoiqu'il en soit, on a cherché à mettre de l’avant toute une variété de théories pour soit tenter d'analyser, parfois d'excuser, mais plus souvent qu'autrement ces dernières années de blâmer les mâles de cette soi-disant carence affective.

D'ailleurs, la dernière lubie à la mode ne voudrait-elle pas que tout cela dépende du fait les hommes seraient des êtres qui ont peur d'aimer et encore plus de s'attacher ? (incidemment, les succès de la télésérie Les Invincibles qui a surfé sur cette vague ici au Québec il y a quelques années, puis en France et bientôt aux États-Unis, illustre très bien ce phénomène).

Mais voilà, est-ce bien le cas ? Est-ce vraiment parce qu'il en est foncièrement incapable que l'Homme n'arrive pas à prononcer ces mots idylliques ? Ou bien n'y aurait-il pas d'autres raisons ?

Se pourrait-il qu'au fil des années pour ne pas dire des dernières générations, plusieurs d’entre eux aient accumulé des raisons d'hésiter à s'aventurer dans ce qui leur paraît désormais davantage comme une galère ?

Se pourrait-il que, contrairement à ce qu'on prétend, ce ne soit pas autant par incapacité d’aimer que par refus d'obtempérer aux caprices de la "femme nouvelle" qu'il aurait déchanté ?

Faudrait voir si ce renouveau qu'on souhaite lui faire endosser l'intéresse ? Peut-être considère-t-il qu'il n'y trouve plus son compte. D'où son désinvestissement !

En définitive, est-ce de l'Amour et de l'engagement dont l'homme est incapable ou s'il ne déchante pas tout bonnement de cette nouvelle alliance qu’on lui propose mais qui ne l’attise plus autant qu'avant ?

Le lyrisme du troubadour aurait-il dégénéré pour se tranformer en méfiance de la mégère ? Bref, l'Ode à Cassandre serait-elle réécrite de nos jours autrement qu’en chanson ?

Pourtant, l'Amour des hommes est loin d'être mort. Les mâles ont un besoin réel d'amour et de tendresse, autant à donner qu'à recevoir. Ils en manquent même au point d'avoir mal. Et ils le cherchent avidement.

D’ailleurs, ne voit-on pas de plus en plus d'hommes revendiquer leurs droits à la paternité et la garde de leurs enfants. Ils le font par amour, par besoin d'attachement et par désir de stabilité. Si ce n'est pas cela qu'on appelle accepter de s'engager, alors je me demande bien ce que c'est !

Ceci étant dit, comment expliquer qu’il en soit si différent envers les femmes ? Faudrait peut-être qu’on songe à examiner certaines réalités par l'autre bout de la lorgnette !

(…)

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Note : ce bout de texte fait partie d’un projet de bouquin qui traîne dans mes tiroirs depuis une vingtaine d'années. J'ignore s'il sera publié un jour mais d'ici là, je crois que cette remarque méritait de sortir de mon placard (!) pour soulever un aspect trop peu présenté dans ce débat. AG

mercredi, mars 18, 2009

La toison pubienne, alias les poils du c...

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(aperçu d' intervention en consultation sexologique avec un couple sur cette question en apparence anodine mais qui affecte la qualité des rapprochements et donc du vécu sexuel )
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- " Dites-moi : est-ce que vous vous coupez les poils ?

- Je vous demande pardon ?

- Je vous ai demandé si vous vous coupiez les poils ?

- Mais qu’est-ce que vous voulez dire ?

- C’est pourtant simple comme question ! Est-ce que vous entretenez votre toison pubienne ?

- Ah ! Euh...! (silence)

En posant ces questions, je regardais toujours les gens venus me consulter droit dans les yeux, avec d’une part l’expertise requise pour les rassasier de mes doctes conseils mais aussi avec beaucoup de compassion.

Car je savais pertinemment qu’ils allaient être interpelés, voire même dérangés dans leurs habitudes et qu’ils se sentiraient momentanément bousculés, un peu comme un petit canard à la patte cassée ou, pire encore, comme un curé qui a perdu sa paroisse.

- Mais que voulez-vous, quand on a une bonne nature, ça va de soi ; on n’a même pas de mérite !

(…)

- “Vous voulez savoir si je..?

- Oui c’est bien ça, est-ce que vous taillez vos poils intimes ?”

Chaque fois que j’ai posé cette question, la dame me regardait d’un air embêté pendant que le monsieur faisait comme s’il n’était pas là, comme si rien de ça le concernait. Il la laissait trouver une réponse. Ne me dîtes pas que cela vous surprend ! Et elle, comme de raison, commençait à trouver le silence lourd.

Bien sûr, comme sexologue, il faut s’attendre à rencontrer des résistances quand on aborde ce genre de sujet. Et c’est d’ailleurs pourquoi je vous dis tout de suite qu’il va falloir vous armer de patience car les progrès (à cause de cette fameuse résistance au changement dont tout le monde parle) ne se produisent pas toujours aussi vite qu’on se croirait en droit d’espérer.

C’est que, voyez-vous, la question va beaucoup plus loin qu’une simple histoire de tonsure. En fait, c’est tout un volet important de la perception de soi et de l’image que la femme projette, tant au sens propre qu’au sens figuré, qui est soulevé par cette simple question. Mais comme je ne voudrais pas empiéter sur le déroulement des événements, reprenons le fil de notre histoire.

- “ Oui, je me fais habituellement faire le bikini quand approche l’été !”

Précisons tout d’abord pour le bénéfice de mes lecteurs masculins que le bikini, c’est l’épilation des poils de l’entrecuisse et de chaque côté du mont de Vénus qui pourraient par mégarde retrousser sur les bords de la petite culotte et trahir la vraie nature de la demoiselle en plus de nous renvoyer au temps des grottes et des cavernes alors que les gars se recrutaient des femelles à coups de massue, histoire de leur expliquer leurs droits.. de propriété !

C’est peut-être une bonne idée (pas la massue mais la tonte ! Faites attention à ce que vous pensez, bordel de merde, sinon vous allez finir par me faire pendre ! ) Toutefois ce n’est pas tellement des alentours mais bien davantage du centre de votre petite fleur que je voulais parler.

Ouch ! On dirait que la madame vient de se faire frapper par une réponse qu’elle n’attendait absolument pas. Elle est restée complètement figée !

- “ Bien non, elle ne les coupe pas !

Devinez qui vient de dire cela ! J’imagine que vous ne serez pas surpris d’apprendre qu’en me tournant vers lui, je l’ai relancé

“ Et vous ?

- Bien moi, non, pas nécessaire de couper cela, c’est naturel !
Attention, ne riez pas, c’est pas poli !

- Ah, bon ! Mais alors, pourquoi vous rasez-vous la barbe et vous faîtes-vous tailler la moustache ?

- (silence)

- Et pourquoi les femmes s’épilent-elles les sourcils, les aisselles et les jambes en plus du bikini ? N’est-ce pas là aussi une pilosité naturelle ! ”

(….)

Il s’ensuivait évidemment un sentiment de confusion sur lequel je comptais pour faire un effet bœuf. En réalité, je tenais à ce que les gens se rendent compte qu’en matière de sexualité, ils ou elles ne prennent pas vraiment de temps de réfléchir et qu’ils sont plutôt portés à prendre les choses pour acquises. Résultat, les gens développent certaines attitudes et adoptent des comportements sans que ce ne soient vraiment des choix qu’ils ont fait consciemment ; bref, plusieurs ne savent trop comment, ni où donner de la tête !

Notez bien que tout ce que je vous raconte là se passait dans mon bureau, fin des années’70, début des années’80. C’est donc dire que même s’il était beaucoup question de révolution sexuelle dans les médias à cette époque, il faut retenir que la majorité des gens restaient quand même assez conservateurs dans la vraie vie.

Et je persiste à croire qu’en 2009, il y a encore loin de la parole au geste, quoiqu’en disent les pseudo spécialistes des médias qui confondent leurs rêves (la projection de leur image) avec la réalité.

Mais revenons à nos tourtereaux qui nous attendent dans le bureau.

- Mais pourquoi faudrait-il couper cela ?

- Pour plusieurs raisons ma chère dame.

on claire la voie !


Premièrement parce ça fait plus joli, moins négligé, et surtout moins buisson sauvage laissé en friche, si vous voyez bien ce que je veux dire !

En fait, c’est un peu la même chose que ce que vous faites avec la devanture de votre maison. Tout le monde est d’accord pour dire que, pour peu qu’on ait le moindrement de fierté personnelle et de considération pour le voisinage, on entretient sa pelouse, on taille les bosquets et on en dégage les allées; bref, on claire la voie pour rendre l’accès invitant. Question de fierté diraient certains, une affaire de convivialité diront les autres !

Deuxièmement, vous conviendrez que ce serait bien la moindre des politesses à faire à votre amant que de lui rendre l’accès plus accueillant. Mais on en reparlera un peu plus loin. Commençons donc tout d’abord par le premier point qui n’est pas sans importance, soit celui de l’apparence. On verra ensuite pour le second car c’est beaucoup plus complexe comme implication.

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AVIS AU LECTEUR:

Ces lignes qui suivent sont tirées des cinq premières pages d’un texte qui en compte au total vingt-neuf.
Celui-ci fait d'ailleurs partie d’un ensemble d’une vingtaine de textes différents, mais de même acabit, qui germent dans mes dossiers depuis plusieurs années.
Certains sont terminés, d’autres sont en friche depuis des lunes. Publierai, publierai pas, telle est la question ; (il y en aurait assez pour 2 ou 3 volumes).
On verra ce que l'avenir leur réserve.
Entretemps, j'envisage de commencer à en publier des extraits sur ce blogue, de temps à autres.

vos commentaires seraient appréciés – merci









mardi, décembre 11, 2007

Jouissance au Féminin -2- orgasme coital ou ''comment jouir de sa vulve''

Bon nombre de femmes n'arrivent pas aussi souvent à l'orgasme durant la pénétration que leur partenaire qui eux, sont davantage aux prises avec le problème inverse mais ça, c’est une autre histoire. Bref, à fait bien du monde qui aimeraient améliorer leur moyenne au bâton!

Mais voilà, peut-on améliorer les choses ? La réponse est oui madame, vous pouvez faire en sorte d'arriver plus souvent à l'orgasme en suivant ces directives qui vous amèneront à prendre plus réalistement en charge votre jouissance au lieu d'attendre qu'elle vous tombe du ciel.

Si plusieurs de mes patientes y sont arrivées du temps où je faisais encore de la consultation clinique, je ne vois pas pourquoi il en irait autrement avec vous, pour peu que fassiez la démarche suivante qui, pour la plupart des femmes, se résume en deux volets.

Le premier consiste à modifier l’opinion que vous avez fort probablement de l’orgasme dans la pénétration. Quant au second, il y a fort à parier que vous mais surtout votre partenaire devrez modifier quelquepeu la façon de vous y prendre pour y arriver. Rassurez-vous, ce n’est rien de terriblement compliqué, simplement quelques ajustements à faire, comme je vais vous l'indiquer. Personne ne va en pâtir, bien au contraire.

Dans bien des cas, il suffit de modifier quelque peu les mouvements de va-et-vient effectués par l'homme durant la pénétration et d'y ajouter la bascule du bassin pour que cela fasse toute la différence.

L’idée qu’on se fait de la pénétration

Dans notre culture, on entoure le geste de la pénétration d'un certain romanesque qui en fait le nec plus ultra de la rencontre homme/femme, le geste fusionnel par excellence. C'est tellement vrai que les gens appellent cela Faire l'Amour (ceux qui ont lu mes textes à ce propos ou entendu mes cassettes savent ce que j'en pense).

Pas surprenant, quand on espère le 7e ciel, que de nombreuses jeunes filles y aient projeté des attentes plus ou moins réalistes* entremêlant émotions et sensations dans un univers onirique dont la gestuelle fera des miracles.

désolé, ce n'est pas pour pitou comme pour minou

En termes simples, pratiquement tout le monde prend pour acquis que le mouvement de va-et-vient du pénis dans le vagin est la façon «normale» d’agir lors d’une pénétration et que l'orgasme des deux amoureux devrait s'ensuivre, aussi bien pour l'une que pour l'autre.

Partant du dicton qui veut que ce qui est bon pour pitou doit aussi l’être pour minou, on pense que la nature a du faire en sorte que ce qui est bon pour le pénis et son propriétaire le soit automatiquement pour la vulve et sa patronne. Erreur.. !!!

Et non seulement cela mais, puisque tous les goûts sont dans la nature, on peut s'attendre à ce que les femmes aient des sensibilités différentes au niveau sexuel. En d'autres mots, il ne faudrait pas interpréter ce qui suit comme la solution universelle pour toutes. Toutefois, l'expérience me permet d'affirmer que cela en concerne une forte proportion.

Pression vs. Friction

Òn constate en effet que plusieurs sont plus stimulées quand on exerce de la pression sur leurs parois vaginales au lieu d'y faire le type de friction normalement produite par le va-et-vient du pénis dans le vagin. Les femmes constatent à l'expérimentation que cela constitue une stimulation beaucoup plus efficace et ce, chez la grande majorité d’entre elles.

On pourrait passer des heures à discourir des fondements physiologiques pour justifier de telles conclusions comme à partir des terminaisons nerveuses non spécifiques qui innervent la muqueuse vaginale, lesquelles sont justement davantage réceptives à la pression qu’à la friction (contrairement au pénis), etc.

On pourrait par ailleurs invoquer chez certaines les orgasmes provoqués par les coups de butoir au niveau du col de l’utérus alors que d'autres se plaignent de douleurs à ce niveau. Bref, il n’y a pas de modèle unique.

C'est pourquoi j’invite toutes celles qui n’ont présentement pas tellement de succès avec le mode de pénétration traditionnel à explorer elles-mêmes leur sensibilité intravaginale. S'il vous arrive de découvrir des endroits intéressants comme je le crois, vous pourrez ensuite faire des demandes plus précises à votre amant.

D’ailleurs, vous allez vite constater si vous ne l’avez pas déjà expérimenté, que les stimulations les plus efficaces au niveau du point G sont justement celles qui résultent d’une pression appliquée en profondeur sur la zone beaucoup plus que d’un mouvement de friction (va-et-vient) selon le geste traditionnel. Essayez, vous verrez !

Alors, à vous de trouver puis de le guider !

Mais alors me demanderez-vous, pourquoi les gens agissent-ils comme ils le font, si ce n’est pas la meilleure façon ? C’est simple. C'est une affaire de tradition, ne riez pas !

Comme cela fait des siècles que c'est le mâle qui prend les devants et qui initie le coït alors que la femelle s'est toujours laissée prendre en charge (elle s'attendait même à ce que le gars la prépare), il va de soi que les gars s'y sont pris comme il leur semblait le mieux. N'ayant aucune connaissance et encore moins aucune expérience de ce que pouvait ressentir un vagin, on peut comprendre qu'ils aient cru que ce qui est bon pour pitou devait aussi l’être pour minou, soit la friction.

Comment aurait-il pu savoir que ce qui était bon pour lui n’était pas nécessairement la même chose pour elle ? Comment aurait-il pu le savoir, à moins évidemment qu’elle le lui ait dit et fait des suggestions claires sur ce qui est plus efficace pour elle ? Comme les filles ne parlaient pas, les gars essayaient de deviner. Est-ce encore comme cela chez vous ? À vous d'y voir.

Vous voulez jouir? Parfait ! Alors, il est temps d’agir.

Commencez par explorer votre sensibilité vaginale (ne vous limitez plus à votre clitoris) pour être en mesure de guider votre amant en lui expliquant ce qui est préférable pour vous. En vous auscultant, vous constaterez que certains angles de pénétration sont plus efficaces que d'atres, pressez de vos doigts pour sentir comment que la pression de son gland pourrait vous être plus efficace que le va-et-vient classique.

Rares sont les femmes qui disaient à leur amant comment il faut les pénétrer pour qu’elles en jouissent et y prennent goût. Il est temps que les temps changent. Bien sûr, il faudra lui donner le temps de s'ajuster, mais ça aussi, c'est une autre histoire !

Finalement, sachez que contrairement à ce que vous avez probablement toujours été portée à croire, votre orgasme n’est pas qu’une question de durée car j’en ai vu plus d’une manquer d’oxygène en moins de cinq minutes !

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*(comme les décrit Lonnie Barback dans son « Women discover Orgasm » ou une Carmen Kerr avec ses « non orgasmic scripts »)

lundi, avril 30, 2007

La sexualité chez les performants-2 : performance vs délinquance

Comme on l’a vu dans le texte précédent (La sexualité chez les performants -1- dynamique personnelle et pulsions sexuelles), il arrive que des gens adoptent des modes de fonctionnement sexuels particuliers, c’est le moins qu’on puisse dire.

C'est qu'ils procèdent souvent d’éléments narcissiques assaisonnés d’une certaine forme de délinquance occasionnelle qui s’apparentent aux caractères pathologiques qu’on retrouve dans certains troubles de la personnalité.

le psychopathe

Qu’on pense au psychopathe et plus particulièrement à certains aspects de ce qu’on désigne comme étant une personnalité antisociale. Il s’agit de quelqu’un d’agressif et d’impulsif, d’un individu qui n’éprouve pas de culpabilité pour les gestes délinquants qu’il pose, ni de remord à l’endroit des gens qu’il aura ainsi écorchés ou malmenés.

On est évidemment en présence de quelqu’un qui éprouve de la difficulté à établir une relation affective, d’où sa prédilection pour les situations où il est en contrôle.

Tolérant mal les frustrations, le psychopathe n’est pas du genre à apprécier qu’on le fasse languir. Il cherche toujours à satisfaire ses désirs dans l’immédiat et toute attente le frustre.

C’est d’ailleurs ce qui l'amène souvent à brusquer les choses et à poser des gestes pas très catholiques pour satisfaire ses besoins, quitte à bousculer les gens pour son seul bénéfice personnel. En un mot, c’est un égocentrique.

Un instant ! Inutile de crier au meurtre ni au scandale ! Personne n’a dit que les performants étaient tous des psychopathes ! Alors, ne vous mettez pas illico à tirer sur le messager. Juste un peu de patience et vous verrez, tout s’explique !

on a tous un petit côté..

De la même manière qu’une personne équilibrée peut nourrir certains rêves assez fantaisistes sans pour autant présenter des risques de schizophrénie, on peut imaginer que d’autres puissent avoir des réactions particulièrement égoïstes, et même se permettre certains passages à l’acte assez truculents, sans pour autant présenter l’ensemble des troubles caractériels du délinquant ou de la personnalité narcissique.

D’ailleurs, il faut convenir que nous avons tous quelques traits de personnalité qui nous apparentent dans certains cas à la témérité agressive du délinquant alors que chez d’autres, leur perfectionnisme cache davantage les hésitations d’une personnalité de type obsessionnelle qu’un souci d’excellence. À noter que l’un n’empêche pas l’autre.

Comprenons-nous bien, ce n’est pas le fait d’être un « performant » qui fera de quelqu’un, un obsédé sexuel car ce n’est pas un élément causal mais simplement un facteur aidant.

Mais il est évident que sa dynamique constitue un terrain propice à certains débordements, y compris ceux à portée sexuelle pour les performants qui préfèrent cette façon de se défouler et de décharger leur énergie.

D’autres, en revanche, seront plus portés à chercher l’évasion ou la détente dans la consommation de substances ( drogues, alcool, etc.) alors qu’une autre catégorie préfèrera se payer des montées d’adrénaline en défiant le sort, que ce soit au casino ou encore en poussant les risques à la limite dans les sports extrêmes.

Autre considération importante à ne pas négliger, les performants auxquels on fait référence ont généralement une vie sociale bien remplie, contrairement au psychopathe qui est isolé socialement parce qu’il a le don de faire le vide autour de lui.

Or, de toute évidence, les performants auxquels on réfère sont plutôt des champions en ce qui a trait aux habilités sociales, des personnes conviviales qui savent mettre leur charisme à profit pour attirer les gens au lieu de les éloigner.

De plus, même s’il est vrai qu’ils sont parfois impulsifs (d’aucuns parleront de spontanéité, d’autres de créativité), ils arrivent tout de même à canaliser leur fougue. Ils s’évitent ainsi de commettre le genre d’esclandre qui font souvent des premiers des délinquants belliqueux qui finissent par se mettre tout le monde à dos.

un geste à la Clinton

Mais cela ne les empêchera toutefois pas d’avoir eux aussi leur tendon d’Achille qui se trouvera, dans le cas des gens qui nous intéressent, juste un peu plus bas que la ceinture.

D’ailleurs, si on scrute un geste à la Clinton, comme dans bon nombre d’agissements de certains de mes patients, il est absolument indiscutable que les intentions du bonhomme n’ont rien à voir avec celles qu’on prêterait au Prince Charmant.

On conviendra que :

• il faut avoir un esprit particulièrement frondeur et être prêt à défier les règles de prudence les plus élémentaires pour oser se placer dans une telle situation. En termes clairs, ou bien c’est de l’inconscience ou bien c’est parce qu’on a du front tout le tour de la tête. Car si le gars arrive à bander malgré tout, c’est qu’il carbure à l’adrénaline et que la dimension délinquante du geste l’excite autant sinon plus que sa composante sexuelle.

• dans ce geste, la seule chose qui compte, c’est l’intensité de son plaisir et la décharge qu’il en espère. Tout le reste étant secondaire à ses yeux, y compris le vécu de la partenaire qu’il ne se gêne pas d’utiliser à ses fins, que ce soit en manipulant la personne ou en exerçant des pressions de divers ordres

• il est convaincu d’être toujours dans son droit ou, si vous préférez, dans les limites de l’acceptable puisqu’il prétend que l’autre a toujours la possibilité de refuser ses avances. Il interprète donc cette apparente collusion comme le résultat d’une négociation entre deux adultes consentants, chacun y trouvant son compte.

• il recherche une gratification objectale et immédiate (souvent pas intéressé à étirer les préliminaires sauf s’ils contribuent à sa propre excitation )

• il recherche surtout à vivre des kicks (des sensations fortes axées sur le court terme), il aime jouer avec le danger et, dans ce sens-là, ses agir sexuels s’apparentent quelque peu à des acting out.


Alors, si on revient à la question initiale à savoir : est-il possible qu’un certain nombre d’individus qui sont vraiment axés sur la performance vivent des pulsions libidinales plus fortes que ce qu’on retrouve chez la moyenne des gens et qu’ils soient plus sujets à passer aux actes, ma réponse est oui parce qu’il y a dans leur dynamique plusieurs facteurs qui les prédisposent à réagir de cette façon.

Recherchant des plaisirs à court terme et plus centrés sur leur propre intérêt que sur celui des autres, ces mêmes individus aiment bien éprouver ce sentiment de puissance en voyant l’autre se plier à leurs désirs en payant de sa personne. Oui, c’est du machiavélisme à l’état presque pur mais eux vous diront que c’est la rançon de la gloire.

À mon avis, il y a trop de concordances pour prétendre que ce ne sont là que simples coïncidences.

Il serait illusoire de penser que des gens qui passent le plus clair de leur temps à fonctionner à l’allure du TGV se contentent de rouler à trottinette pour se détendre bien que ce serait merveilleux s’ils arrivaient à le faire. Mais non, ils veulent une Harley si ce n’est pas une Formule I, avec tout ce que cela implique de glamour et le reste !

Alors oui, les performants qui sont portés sur LA CHOSE le sont plus que Monsieur et Madame-tout-le-monde.
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- propos tirés de mon volume : Les gens épanouis.. réussissent mieux ! (Quebecor, 2003) désormais disponible par mon entremise, via : info@andregareau.com

La sexualité chez les performants : dynamique personnelle et pulsions sexuelles

Maintenant qu’on a décrit dans un texte précédent les effets du stress sur la sexualité, une question vient à l’esprit. Y aurait-il un lien entre la dynamique des performants qui aiment fonctionner sous pression et la présence chez eux de pulsions libidinales plus fortes, jumelées à un besoin supérieur à la moyenne de passer à l’acte en flirtant avec le défendu ?

On peut supposer qu’à force de composer avec le stress, les performants finissent par avoir un seuil de tolérance au stress plus élevé. D’où leur recherche d’exutoires qui seraient à la mesure des tensions dont ils veulent se soulager.

Alors, de la même manière que certains vont choisir de combattre le feu par le feu, quoi de plus excitant pour plusieurs d’entre eux que de confronter les tabous, surtout ceux concernant la sexualité. Mais bien sûr, cela ne vaut pas pour tout le monde.

catégories de performants

Des performants, il en existe de tous les genres. Certains ont été choyés de talents naturels et de capacités exceptionnelles. Qu'on pense à nos vedettes et aux succès impressionnants qu’ils remportent, que ce soit au niveau sportif ou artistique. Ces gens-là ont leur façon de composer avec le stress.

Par contre, il y en a d’autres qui doivent mettre toutes leurs énergies et leur dynamisme à contribution pour se frayer un chemin vers les sommets. Ils le font avec détermination parce qu’ils sont convaincus d’avoir le potentiel pour le faire et croient que ce serait de la médiocrité de leur part de ne pas viser de tels résultats.

D’autres enfin tiennent mordicus à « percer » parce qu’ils veulent absolument se confirmer qu’ils sont dans une classe à part. C’est pourquoi ils tiennent absolument à se prouver, d’abord à eux-mêmes mais aussi à tous leurs proches, qu’ils sont capables de faire plus et mieux que les autres.

Pour ces derniers, leur réussite est lourde de conséquence. Ce sont les mêmes individus qui chercheront à faire flèche de tout bois et qui se disent prêts à tout pour atteindre leurs objectifs, comme s’il en allait de la réussite ou de l’échec de leur vie toute entière.

Rappelons-nous de ce qu’on a dit des réactions des personnes insécures face au stress. Plus la tension est forte, moins elles pourront se permettre de faire preuve de souplesse dans leurs attitudes.

Comme on peut le constater, l’atteinte ou non des résultats escomptés aura des implications très différentes d’une personne à l’autre et les énergies vitales que chacun devra y investir vont aussi varier considérablement selon les individus.

Il y a donc deux éléments importants à prendre en considération à savoir la personnalité de l’individu sur laquelle viendra s’ajouter sa dynamique.

Les performants ont souvent des comportements qui défient les règles généralement observées par l’ensemble de la population. Plusieurs vous diront même que c’est précisément parce qu’ils ne suivent pas le même chemin que les autres ou qu’ils n’obéissent pas aux mêmes règles, qu’ils arrivent à se retrouver les premiers.

En fait, ils tiennent à se considérer à part des autres. En voici d’ailleurs un exemple caractéristique.

un cas typique

Pendant près d’un an, j’ai reçu en consultation un patient qui, de façon régulière à ce qu’il paraît, stationnait sa voiture en plein devant l’édifice où était situé mon bureau. Or, il agissait ainsi en dépit du fait que c’était une zone de stationnement interdit, ce qui lui valait une ou deux contraventions par semaines.

Amusé de mon étonnement face à une telle attitude, il m’avait répondu qu’il n’avait pas de temps à perdre à chercher une place sur les rues transversales. Tout compte fait, il trouvait plus simple de se foutre des règlements municipaux et d’ignorer les affiches.

Quant au prix à payer (contraventions) pour s’offrir ce qu’il appelait sa tranquillité d’esprit, il avait trouvé une solution astucieuse qui lui permettait de contourner les désagréments reliés à l’acquittement des amendes en chargeant sa secrétaire d’acquitter ses billets au fur et à mesure qu’il les déposait sur son bureau.

Payés à partir du compte bancaire d’une de ses entreprises, il faisait inclure ces déboursés dans les dépenses courantes pour lesquelles son comptable réclamait des déductions fiscales.

Alors, comme on le voit, non seulement notre bonhomme s’était-il trouvé une série de rationalisations pour se justifier de transgresser aux lois mais il avait aussi mis en place une stratégie qui contribuait à banaliser son méfait à ses propres yeux puisqu’il s’évitait d’en ressentir les désagréments, ce qui lui permettait d’en éprouver aucun remord.

Qui plus est, grâce à son entourloupette, il pouvait se féliciter non seulement d’avoir transformé une source potentielle de frustrations en farce mais surtout en une autre victoire sur le système et ça, c’était très flatteur pour lui.

le jogging sexuel

Ce monsieur avait fait fortune dans la construction et la gestion d’immeubles résidentiels. Il en possédait d’ailleurs dans tous les coins de la ville et même en province.

Comme c’était un chaud lapin, il n’engageait comme concierges que des femmes qui se montraient réceptives à ses avances dès la première entrevue de sélection. Il les choisissait donc en fonction de leur « disponibilité » mais aussi de ses préférences, c’est-à-dire des femmes dans la trentaine, aux petits seins mais avec des fesses dodues.

Pardessus tout, elles devaient se montrer vicieuses et inventives au lit car ce qu’il attendait d’elles, c’était qu’elles le provoquent et de l’excitent et non pas de l’émouvoir. Il cherchait des sensations fortes suscitées par des scénarios de plus en plus osés parce qu’on finit par s’habituer aux situations spéciales qui deviennent par le fait même un peu moins excitantes.

D’ailleurs, dès que les parties de jambes en l’air prenaient des allures de déjà vu avec l’une d’elles, il perdait tout intérêt à son égard et faisait en sorte de la remplacer ; résultat, comme il disait, il y avait souvent une petite nouvelle à initier.

En plus du plaisir que lui procurait le caractère vénal de ses parties de fesses avec ses employées, il savourait ce sentiment de puissance que lui procurait sa capacité d’avoir ces femmes à sa disposition.

Comme il était continuellement stressé, il allait presque tous les jours passer quelques instants chez l’une ou l’autre pour se défouler. Le mot peut sembler bizarre mais c’est exactement ainsi qu’il le décrivait. Il espérait trouver dans ses activités sexuelles un défoulement, une véritable décharge d’adrénaline dans tous les sens du terme.

C’est tellement vrai qu’il m’expliquait qu’au moment d’éjaculer, en position de levrette (la femme penchée vers l’avant et l’homme la pénétrant par l’arrière ), il sautillait sur place dans le but de d’augmenter sa tension corporelle, espérant par le fait même décupler la vigueur de son orgasme.

C’était d’ailleurs cette insatisfaction qui l’avait amené à consulter parce qu’il se plaignait de ne jamais vraiment en arriver à se sentir satisfait, vidé, vraiment rassasié. Et d’après lui, c’était pour cela qu’il en voulait toujours plus, à tous points de vue.

Convenons que cet agir sexuel ressemblait davantage à une épreuve d’endurance, une manière de jogging sexuel, qu’à une rencontre érotique, avec ou sans charge émotive. Les femmes n’y figuraient que comme objets d’assouvissement, ce qui le protégeait, disait-il, de toute forme d’attachement émotif, chose qu’il craignait comme la peste.
Car pour rien au monde, il ne voulait se retrouver dans quelque forme de dépendance que ce soit. D’où son mode de comportement.

On est donc en présence d’un individu centré sur lui-même et qui se fait un point d’honneur de défier les règles, quelles qu’elles soient, quand elles viennent contrecarrer ses désirs. Donc, faire le contraire de ce qui est prescrit par les lois et qui plus est, le faire en flirtant avec les tabous, voilà un stimulant doublement jouissif dans son cas.

En fait, c’est un peu le même genre de transgression des interdits que l’individu ressent lorsqu’il pique un cendrier au sortir du grand hôtel ; c’est illégal et immoral. Bien que le geste n’ait pas la même gravité, pour celui qui n’a jamais volé, la montée d’adrénaline peut être aussi forte que pour l’autre qui passe son temps à défier les us et coutumes.

Fidèle à son système de valeurs centré sur ses seuls intérêts, il aborde toutes ses relations interpersonnelles en termes de rapports de forces. Il n’a donc aucun scrupule à utiliser les gens à ses fins comme on l’a constaté avec ses concierges en leur « faisant des offres ($) qu’elles ne pouvaient pas refuser ».

Mais voilà, comme il est la preuve vivante que des gens peuvent en manipuler d’autres, son propre comportement vient renforcir sa méfiance envers tout le monde. D’où son incapacité viscérale à se laisser aller et l’absolue nécessité qu’il éprouve de toujours être en contrôle à propos de tout. Or, avec les pulsions sexuelles qui le mènent par le bout du nez, pas surprenant qu’il panique !
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- propos tirés de mon volume : Les gens épanouis.. réussissent mieux ! (Quebecor, 2003) désormais disponible par mon entremise, via : info@andregareau.com

Les effets du stress sur le vécu sexuel

La sexualité personnelle et à plus forte raison l’entente sexuelle dans le couple sont facilement affectées par les aléas de la vie qui affectent nos états d’âme et provoquent par le fait même des soubresauts dans l’harmonie conjugale.

Les inconvénients sexuels qu’éprouvent les gens vivant un excès de stress se regroupent sous deux catégories: les troubles du désir et les dysfonctions sexuelles reliées soit à l’excitation ou à l’orgasme.

les troubles du désir

Il faut tout d’abord distinguer entre une absence de libido qui semble avoir toujours existé (problème de désir primaire), et une panne de désir qui survient à un moment donné (problème secondaire ou situationnel).

Dans le premier cas, la personne n’éprouve à toutes fins pratiques aucun besoin ni désir sexuel. Non seulement ça ne lui dit rien et ne lui manque vraiment pas mais il y a absence de fantasme sexuel et de rêve érotique et aucune tendance à la masturbation. Les seuls inconvénients ressentis par ces individus sont soit un certain degré de culpabilité puisqu'ils en privent leur partenaire ou encore une inquiétude à se percevoir comme “pas normal”.

Dans le cas d’une perte ou d’une baisse de désir (secondaire), la personne affectée traverse une phase où la sexualité ne l’intéresse pratiquement plus. Les fantasmes disparaissent presque complètement et la fréquence masturbatoire est considérablement réduite, soit parce que les gens n’ont pas l’idée à cela ou encore parce qu’ils n’en retirent qu’une faible satisfaction.

Une expression que les gens concernés utilisent souvent pour décrire leur vécu dans ces périodes là: c’est le calme plat !

quelques mots sur les causes

Si on essaie un peu de comprendre ce qui peut amener une telle situation, on constate que les causes sont d’ordre différent selon qu’on fait référence à quelqu’un qui n’a jamais eu de désir sexuel ou à un individu qui se voit momentanément confronté à de tels changements.

Chez les gens qui n’ont jamais eu de désir sexuel, il peut s’agir de personnes qui ont été fortement marquées soit par une éducation répressive, des images dévalorisantes de la sexualité. Certaines causes d’ordre anatomique, médicales ou pharmacologiques peuvent également expliquer cette situation.

Mais dans le cas des gens chez qui survient une baisse de désir à un moment donné, on les divise en deux catégories; ceux qui subissent une baisse de désir sexuel généralisée ou les autres, c’est-à-dire ceux qui n’éprouvent plus de désir à l’endroit d’une personne en particulier, habituellement la/le partenaire.

Pour les premiers, le problème peut apparaître en réaction à une nouvelle situation devant laquelle ils ont de la difficulté à s’adapter. Mais la difficulté pourrait également dépendre de causes aussi diverses que disparates que:
• stress, surmenage, effets secondaires d’antidépresseurs,
• préoccupations professionnelles ou financières, réorientation de carrière,
• être sur le point de réussir un gros coup, quelque chose d’important pour soi.
• cela peut aussi être le cas de “workaholics”
• des inquiétudes concernant ses propres performances, etc.
• une diminution progressive de l’excitation sexuelle provoquée par des facteurs peu flamboyants mais tout à fait normaux comme l’habituation ou la routine.
• l’insistance exagérée à vouloir toujours enrober la rencontre sexuelle d’une auréole romantique ou amoureuse; en d’autres termes, à toujours vouloir Faire l’Amour et à ne jamais oser dire son désir de tout bonnement baiser, de s’envoyer en l’air et de jouir, un point, c’est tout.

panne de désir ou guerre de pouvoir

Quant à ceux dont la baisse de désir est clairement orientée vers une personne en particulier, alors on ne devrait normalement pas parler de perte de désir mais d’une manifestation d’un conflit non réglé qui empêche un rapprochement.

D'ailleurs, dans ces cas là, on remarquera souvent que le patient réagit positivement à des pensée érotiques ou lubriques référant à une autre personne. Autrement dit, dès qu’on pense à quelqu’un d’autre, le désir revient « comme par magie »

Trop de dossiers furent étiquetés comme des problèmes de désir alors qu’il s’agissait en fait plutôt d’une guerre de pouvoir entre partenaires.

Il ne faut jamais perdre de vue que l’ambiance entourant le désir d’un rapprochement sexuel ou son boycott est souvent le reflet du climat et du genre d’échanges que les partenaires ont entretenus eux.

Et cela vaut pour les heures et parfois même les journées précédant cette rencontre amoureuse. Alors quand on a une crotte sur le cœur, on profite de l’occasion pour se faire justice en refusant de réagir positivement.

En réalité, ces personnes résistent à se laisser aller à éprouver du plaisir dans les bras de quelqu’un qui, quelques heures auparavant, leur tapait sur les nerfs ou les décevait, quelle qu’en ait été la raison. Et quand la chose se répète, ces effets font tache d’huile.

Comme on peut le constater, ce n’est donc pas vraiment une perte de désir sexuel qu’ils vivent, mais davantage le fait qu’ils n’éprouvent plus de plaisir et encore moins de désir avec cette personne-là ! Le problème est d'abord relationnel.

En conséquence, il faut réévaluer l’intérêt qu’on a l’un pour l’autre et son implication dans le couple. C’est donc dire qu’un sexologue qui joue bien son rôle verra à leur suggérer de démêler les enjeux de leurs pertes de désir. Il s’agit d’éviter que l’accord sexuel fasse les frais de tous les autres accrochages.

difficultés au niveau de l’excitation

Bien que certaines réactions à l’excitation soient typiquement masculines ou féminines, il importe de souligner qu’au plan physiologique (vasodilatation), le manque de désir aura des impacts négatifs équivalents chez les deux sexes.

En clair, ils se traduiront par une carence de lubrification chez la femme alors que le mâle éprouvera des difficultés avec son érection.

Chez la femme, cette faible lubrification rendra la pénétration douloureuse et souvent même difficile, ce qui contribue à inhiber encore davantage le désir.

Chez l’homme, c’est évidemment la facilité avec laquelle il entrera en érection de même que le degré de rigidité obtenu qui sont tout d’abord hypothéqués. La durée de la période au cours de laquelle il restera en érection par la suite est aussi très sujette à la force de son excitation.

Dans bien des cas, l’anxiété de performance peut faire des ravages à ce propos. Les problèmes physiologiques et des conditions comme l’éthylisme ou certains effets secondaires de médication peuvent également affecter l’érection.

Chez les deux sexes, il peut arriver qu’on ait accumulé suffisamment de stress ou d’agressivité envers l’autre pour qu’on ne soit plus réceptif à l’excitation.

Mais surtout, on oublie trop souvent que les changements reliés à l’évolution normale de la réponse sexuelle selon l’âge ou même selon le mûrissement d’une relation peuvent aussi affecter le degré d’excitation car cela ne ressemble hélas pas éternellement à du tout nouveau, tout beau!

D’où le besoin de nourrir le désir afin de renouveler l’intérêt et l’excitation.

problèmes reliés à l’orgasme

On sait que les ébats sexuels ne mènent pas toujours à un orgasme qui soit satisfaisant et bénéfique, tant au niveau du plaisir sexuel que dans son objectif physiologique qui est de permettre une chute de tension, laquelle est normalement ressentie comme la jouissance orgasmique.

Il arrive souvent, par exemple, que les hommes “échappent” très tôt leur éjaculation, ce qui entraîne un mini-orgasme, souvent plus frustrant qu’épanouissant.

Chez les femmes, plusieurs d’entre elles n’arrivent pas à l’orgasme ou, quand elles y parviennent, le font au prix d’efforts et de concentration, comme si la chose relevait d’un travail laborieux, ce qui n’est rien pour aider à nourrir leur désir !

Dans ces deux cas, une importance trop grande accordée à l’effort et à la volonté produit des effets contraires à ceux qu’on aurait souhaités.

Il y a des choses qui ne se commandent pas...et le plaisir, tout comme le goût de la tarte aux pommes, en font partie !

suggestions d’ordre général

Une des premières démarches conseillée à la femme qui veut améliorer sa capacité orgasmique consiste en l’appropriation (au lieu de la délégation au partenaire) de sa vaginalité jumelée avec l’adoption “d'attentes réalistes” selon l’expression de Leonnie Barbach.

Chez les hommes, il faut s’entrer dans la tête que la capacité de savourer l’excitation sans “éclater” prématurément ne vient pas d’une plus grande capacité de résister à des sensations exquises sans broncher. À quoi ça sert de se retrouver dans un lieu délicieux si on s’efforce de ne pas le ressentir !

Il faut au contraire en profiter au maximum sans perdre la carte. L’important pour ce faire, c’est d’arriver à bien doser les niveaux d’excitation, un peu comme un gourmet sait savourer les aliments et prolonger les jouissances du palais ! Sans quoi, la rencontre sexuelle devient, elle aussi, une autre épreuve d’endurance.

En définitive, l’activité sexuelle satisfaisante (selon ses choix), contribue de façon significative à favoriser l’équilibre psychosomatique de l’être humain et, en ce sens, devient une des composantes de la qualité de vie, l’ultime antidote du stress.

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mercredi, mars 21, 2007

Jouissance au Féminin -1- Orgasme coïtal 1-

Préliminaires sur l'orgasme féminin associé à la pénétration.

Premièrement, notez que je j’aborde le sujet en utilisant les mots "associé à" et non "dans" la pénétration. C’est parce qu'un orgasme qui serait obtenu par exemple par une stimulation digitale concomitante au coït ne doit aucunement être discrédité ni vu comme un parent pauvre. En d’autres termes, l’emphase doit être placée sur l’objectif visé et non dans un jugement de valeur sur les moyens utilisés pour y arriver.

Deuxièmement, contrairement à ce qu’ont dit de nombreux sexologues et féministes, je suis d'avis qu'il est sain que la fille veuille y arriver. Évidemment, on s'entend pour ne pas en faire un drame si elle n'y parvient pas à tous coups (pas plus que pour le gars qui échappe son éjaculation à l’occasion ou à qui il arrive de perdre son érection).

Mais, entre toujours et jamais, il y a le mot souvent ! Et c’est la grâce que je vous souhaite et à toutes celles qui voudront bien faire en sorte de se prendre en mains à cet effet.

En d’autres mots, vous devez vous donner la peine d’identifier puis de développer des trucs qui vous permettront de l’atteindre, ce fameux orgasme coïtal !

Désolé, mais pour la grande majorité des femmes, ça n’arrivera pas tout seul. D’ailleurs, toutes celles que j’ai vues en consultation au fil des ans, m’ont toutes d’abord entendu dire : « Aides-toi et le ciel t’aidera ». Si cela peut vous éviter de vous sentir trop victimisées, réalisez que les gars sont aux prises avec le problème inverse en ce sens que ce n’est pas à jouir qu’ils ont de la misère mais à se retenir.

Incidemment, il faut savoir que celles qui y arrivent régulièrement, dans la pénétration, ne constituent pas la majorité. Et moins nombreuses encore sont celles qui y sont arrivées tout bonnement, comme par magie,

Car si elle trouve très romantique de s’imaginer transportée comme par magie jusqu’au septième ciel, la grande majorité d’entre elles est bien obligé de constater que ce n’est absolument pas comme cela que les choses se passent, bien au contraire.

Sinon, elle risque de toujours rester spectatrice du plaisir de l'autre qui y jouit. Voilà comment plusieurs femmes m’ont avoué être arrivées à voir leur vulve comme le lieu de plaisir de l’autre. Pas surprenant alors que plusieurs d’entre elles en étaient venues à se réconforter en cherchant à y éprouver de la tendresse. Pas surprenant non plus qu’elles persistent à appeler cela « Faire l’Amour ». En termes de jouissance, faute de pain, on mange de la galette

C'est donc dire qu'il lui faudra faire en sorte de le favoriser

jeudi, juin 01, 2006

Stress et Sexualité : On reste foncièrement la même personne au lit que dans la vie

Le stress comporte des facteurs aussi bien psychologiques que physiques qui reflètent bel et bien notre réalité psychosomatique.

Or s'il y a un volet de l'activité humaine où ces deux dimensions se retrouvent intimement impliquées, c'est bien celui de la sexualité où les réactions corporelles sont directement associées aux émotions et vice versa.

Partant, on se doute bien que l'activité sexuelle, au même titre que la digestion ou n'importe quelle autre fonction d'ordre psychosomatique, risque fort de fluctuer au gré des impacts du stress.

Bien que des facteurs aussi élémentaires que le genre, l'âge et l'état de santé de la personne puissent avoir un rôle à jouer sur le degré d'influence du stress sur son activité sexuelle, on ne saurait s'en tenir là.

L'expérience clinique m'a démontré qu'en général, on reste foncièrement la même personne au lit que dans la vie. C'est dire qu'il est illusoire d'imaginer qu'une fois sous les draps, les gens vont miraculeusement se transformer à un point tel qu'un vendeur, par exemple, cessera comme par enchantement de chercher à impressionner la galerie ou qu'un gérant arrivera facilement à s'abandonner alors que dans toutes les autres sphères de la vie, il passe son temps à contrôler.

Les effets du stress sur le vécu sexuel

Les inconvénients sexuels qu'éprouvent les gens vivant un excès de stress se regroupent en deux catégories: il y a, d'une part, les troubles du désir et, de l'autre, les dysfonctions sexuelles qui sont reliées soit à l'excitation ou à l'orgasme.

Soyons réaliste, il est évident que notre envie de s'épancher dans l'émotivité risque de prendre le bord si on a l'esprit accaparé par des problèmes financiers par exemple. On sait aussi que de nombreuses prétendues "pannes de désir" camoufflent en fait des confrontations tacites qui s'apparentent à des luttes de pouvoir, l'un ayant l'impression de céder du terrain, voire même de capituler en acquiesçant aux avances de l'autre,

Ce qui n'empêche pas qu'on puisse vouloir se vider de ce surplus de tension par la décharge d'énergie que procure un orgasme. Si ce n'est pas romantique, c'est efficace! Ce qui compte alors, c'est que les choses soient bien claires, surtout face au ou à la partenaire. Et pour reprendre une expression populaire, ça peut être un bon moment pour une petite vite!

À un autre niveau, il est évident que la nervosité va contribuer à fragiliser la capacité érectile de certains hommes comme elle va réduire la capacité de retenue chez l'éjaculateur précoce ou, au contraire, à accroître la difficulté de sa partenaire à atteindre un niveau d'excitation qui l'amène à l'orgasme.

Il faut savoir que dans tous ces cas, plus les gens vont s'efforcer d'y arriver, pire cela va être. Ce n'est pas en forçant qu'une femme arrive à l'orgasme pas plus que le gars va retarder son éjaculation, bien au contraire!

Pourquoi ? Parce que ce sont des dimensions du vécu qui ne répondent surtout pas à des commandes de la volonté mais bien davantage d'un état de disponibilité au plaisir.

Oui, je sais que pour quelqu'un qui est aux prises avec ce genre de difficulté, ce type de langage peut sembler absolument farfelu mais que voulez-vous, c'est ça qui est ça comme on dit.

La preuve, combien de fois j'ai entendu des femmes me dire : « ça monte, ça monte et puis pouf, ça coupe tout d'un coup et puis plus rien ».

Quant à l'éjaculateur précoce qui pense arriver à se retenir en serrant… je lui suggère de songer à ce qui se produit quand on essaie de mettre les freins, dans une courbe, sur la glace !

mardi, février 07, 2006

FAIRE L’AMOUR, FAIRE LA TENDRESSE OU JOUER…..

Fait-on toujours l’amour par Amour ? En d’autres termes, la pénétration est-elle toujours l’expression d’un sentiment amoureux ? Bien sûr que non !

Et pourtant, c’est toujours en utilisant ces mots-là qu’on en parle. D’ailleurs, on constate qu’à force d’être employée à toutes les sauces, l’expression FAIRE L’AMOUR a pratiquement perdu tout son sens.

En théorie, elle est supposée désigner deux composantes réunies en un seul geste, soit l’acte sexuel du coït comme expression idéale du sentiment amoureux; d’où l’expression Faire l’Amour. Mais dans les faits, les gens l’utilisent tout simplement pour référer à l’acte de pénétration, quelle que soit la dimension émotive ou relationnelle qui s’y rattache.

À preuve, que ce soit sous l’effet magique du coup de foudre alors que les deux amoureux se sentent seuls sur leur nuage, ou dans un autre contexte alors que l’un des deux partenaires, habituellement le gars, a juste le goût d’une « petite vite », dans les deux cas, on aura recours à l’expression faire l’Amour.

une expression qui sème de la confusion

On conviendra que la longueur d’ondes est bien différente d’une fois à l’autre. Alors pourquoi utiliser toujours les mêmes mots pour ces deux pénétrations ? C’est un peu comme si on décidait d’apposer des étiquettes identiques avec le mot « confitures » sur tous les pots qui se trouvent dans le frigidaire, sans aucune distinction de leur contenu.

Fort probable qu’il y a des déjeuners où les toasts feraient de mauvaises surprises (moutarde, cornichons, mayonnaise, etc.) et nous laisserait un arrière goût amer. Peut-être même à un point tel qu’on préfèrerait s’en passer au lieu de prendre le risque d’être déçu après s’être fait de faux espoirs de se régaler. Car on a tous une limite au-delà de laquelle le ras-le-bol fait son œuvre.

Mais alors, pourquoi s’entête-t-on à dire Faire l’Amour ? Bien qu’elles ne soient pas toutes valables, il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, notons que la pénétration a toujours été considérée comme le geste sexuel le plus important et qu’il garde encore de nos jours cette prestance puisque c’est à partir de sa présente ou de son absence qu’on parle d’une « relation complète » ou pas.

la jouissance de grand-mère

On ne peut pas en dire autant de sa symbolique amoureuse qui est beaucoup plus récente. Qu’il suffise de se rappeler qu’au début du siècle dernier, on disait à la fille qui allait se marier qu’elle devait faire son devoir d’épouse en ne se refusant pas à son mari.

Comme je l’ai déjà expliqué en long et en large dans le premier numéro de ma collection de cassettes « Sexualité : propos et conseils » qui avait pour titre « Faire l’Amour… des fois oui… mais pas toujours ! », on peut imaginer que si l’arrière-grand-mère sentait le besoin d’avertir sa fille qu’elle ne devait pas se soustraire à son devoir, on est en droit de supposer que c’est parce que cela ne devait pas lui avoir paru si jojo, sans quoi elle n’aurait pas parlé d’obligation mais de plaisir.

Ensuite, en présentant la pénétration comme le geste d’Amour par excellence, on espérait satisfaire le besoin de romantisme des femmes et par le fait même les amener à le désirer à partir du moment où cela ne leur apparait plus comme une corvée. Et de plus, grâce à cette nouvelle vision, les demandes du partenaire allaient devenir plus alléchantes. Qui sait, peut-être y trouveraient-elles leur compte au point de le désirer, voire même en demander ! Pour les gars, tous les rêves devenaient permis !

entre le rêve et la réalité

L’embêtant, c’est qu’entre le rêve et la réalité, il y a des réveils qui s’avèrent plus décevants que d’autres. Et ce sont surtout les femmes qui en ont fait les frais à ce niveau, ce qui n’implique aucunement que les hommes n’aient pas aussi leurs raisons de déchanter mais ce n’est pas de cela qu’il est question présentement.

Quand deux personnes décident de faire l’Amour, le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils devraient établir un climat d’échanges qui soit à la hauteur de leur désir fusionnel.

Quand on Fait l’Amour, il est nécessaire de se regarder dans les yeux, de se parler, d’être en contact avec l’autre au lieu de s’affairer plus ou moins en silence, la tête de l’un au dessus de l’épaule de l’autre pendant que son attention est toute accaparée par les sensations génitales qu’on tente de contrôler, soit qu’on veuille retarder son orgasme ou, à l’opposé, s’efforcer d’arriver à jouir.

Ça, c’est avoir une activité sexuelle, ce n’est pas Faire L’Amour. Comprenons-nous bien, il n’y a rien de répréhensible là-dedans, tant qu’on ne confond pas cela avec une rencontre amoureuse.

un souper d’amoureux

Que diriez-vous si, lors d’un souper d’amoureux, l’un des deux partenaire passait son temps à regarder par la fenêtre du restaurant, n’avait pas vraiment de conversation sauf pour faire des commentaires sur les voisins de table et autres sujets du genre au lieu d’accorder toute son attention à la personne qui l’accompagne ?

Je pense qu’on s’entend pour dire qu’en de telles circonstances, l’autre personne doit se sentir très seule. Pourquoi ? Parce qu’il manque ce contact privilégié auquel on est en droit de s’attendre lors d’un repas amoureux ( regard, focus de l’attention sur l’autre, communication, sourires, complicité, etc.).

Ceci étant dit, si on convient qu’un repas amoureux a besoin, pour qu’il soit réussi, d’un certain nombre d’éléments de communication qui viennent enrichir l’ambiance et accompagner l’effet des chandelles, comment peut-on dire qu’on fait l’Amour sans qu’il n’y ait autant sinon encore plus d’éléments relationnels durant cet acte fusionnel.

quand on fait l’Amour, on ne jouit pas seul, les yeux fermés

Quand on fait l’Amour, on se parle, on exprime des sentiments, on se regarde, on se montre et on montre son plaisir à l’autre. Et surtout, quand l’orgasme approche, on plante son regard dans celui de l’autre et on ne se quitte plus des yeux, histoire de montrer sa jouissance tout comme on se lèche les babines à table pour que l’autre participe aussi au plaisir que l’on a de savourer notre dessert !

Quand on fait l’Amour, on ne jouit pas seul, les yeux fermés, en silence; c’est égoïste et ce n’est pas poli ! D’accord, il n’est pas facile de montrer son plaisir, mais cela se développe, ça s’apprend. C’est important puisque c’est un des plus beaux cadeaux à faire quand on veut vraiment faire acte d’amour.

faire l’Amitié, faire la Tendresse et jouer aux Fesses

Mais attention, ceci ne veut pas dire que chaque activité sexuelle doive être une rencontre amoureuse car on ne vit pas que dans la dentelle et les fleurs bleues. Nous avons tous des besoins sexuels qui n’ont rien à voir avec la sentimentalité et qui relèvent davantage de pulsions génitales dont on doit aussi profiter.

Il arrive qu’on ait tout simplement le goût de s’envoyer en l’air et de se taper un orgasme ou deux(!), que ce soit en actualisant certains fantasmes ou tout simplement en se zigonnant les organes jusqu’à ce que le jus nous sorte de partout. Ça c’est du sport les amis.

Mais alors, n’allez surtout pas dire à votre partenaire que vous avez le goût de Faire l’Amour ! Vous risquez d’avoir une réponse à la Tina Turner « What’s love got to do with it » ! Alors soyez clair, dîtes le quand vous avez le gout de jouer aux fesses ou de vous envoyer en l’air. En nommant franchement vos désirs, vous éviterez les procès d’intention.

Il y a aussi de fortes chances qu’en vous permettant de dépasser vos pulsions, cela vous donne plus d’espace pour laisser monter vos besoins d’Affection et qu’il vous viendra le désir de Faire la Tendresse.

Mais surtout, il faut éviter de faire de la fausse représentation pour éviter une foule de problèmes dans le couple, à commencer pas les supposées pannes de désir qui ne sont bien souvent que des luttes de pouvoir entre le bonhomme qui dit : « je veux te Faire l’Amour », et sa dulcinée qui traduit en elle-même cette demande à sa façon : « ..faire l’Amour, mon œil ! Tout ce que tu veux, c’est te soulager »!

la solitude dans la pénétration

C’est la seule explication possible sinon, comment expliquer qu’une femme à qui on propose de vibrer d’émotions en Faisant l’Amour réponde qu’elle a mal à la tête alors qu’elle mouille à l’idée d’embrasser Di Caprio ! La réponse est simple : elle a été déçue.

Son gars lui a parlé d’Amour mais une fois au lit, au lieu de continuer sur la même longueur d’ondes, on dirait qu’il a changé de poste émetteur et s’est branché sur leurs organes sexuels, en syntonisant sur le pénis et son clitoris dans l’espoir d’orgasmes explosifs et qu’ils soient comblés du résultat.

Le problème, c’est que chaque fois que ce scénario se répète, elle ressent les mêmes sensations désagréables qu’avait ressenti la personne au restaurant face à face avec l’autre qui regardait par la fenêtre.

Beaucoup de femmes se sentent souvent très seule de la sorte durant la pénétration. Cela est d’autant plus frustrant, voir triste, qu’elles s’étaient permises de rêver et d’espérer vivre des moments de rapprochement romantique dans les bras de leur partenaire. Convenons qu’il y a de quoi être déçu, surtout quand la chose se reproduit de plus en plus.

Sans nécessairement lui en vouloir, elles en arrivent vite à la conclusion qu’il y a une marge entre ses attentes et la réalité. Plusieurs vont faire le choix de se protéger de ces émotions désagréables en évitant par la suite de s’y engager en prétextant les fameux maux de tête!

pulsions de gars

D’autre part, le gars de son côté se rend bien compte que sa douce n’y met pas autant d’enthousiasme qu’il aimerait. Il se dit que s’il parvenait à la faire jouir jusqu’aux oreilles, elle y prendrait goût et s’impliquerait certainement davantage. Alors il persiste à y mettre le paquet. Mais comme il est convaincu que la seule façon de l’amener à dire oui, c’est de l’attirer avec des paroles romantiques, il lui propose encore et toujours de Faire l’Amour.

Or, tout le monde sait que pour les gars, émotions, sensations, excitation et Amour, c’est tout mêlé; au point qu’ils ont parfois l’impression d’avoir une rose au bout du gland. En fait, pour lui, tout cela a commencé à l’adolescence. En l’espace de quelques mois, le jeune se rend compte que dès qu’il est ému, il bande. Et plus il bande, plus il se sent amoureux !

Alors, quand il apprend que les adultes appellent cela Faire l’Amour, il a vite l’impression de se retrouver au Pays des Merveilles ! Mais ses problèmes commencent le jour où il réalise que cette expression n’a pas la même signification ni la même portée pour tout le monde.

Et c’est à partir de ce moment là qu’il se dit que puisqu’il aura toujours une vente à faire, il serait avantageux d’amadouer la clientèle en lui proposant une longueur d’ondes qu’il sait qu’elle désire : Faire l’Amour.

on ne fait pas l’amour comme on baise

Mais voilà qu’autant par sa gestuelle que dans sa mouvance, son rythme saccadé trahira son excitation mal contenue qui n’a pas grand-chose à voir avec celle de Faire l’Amour.

Ainsi par exemple, la cadence et la vigueur des mouvements du bassin des deux partenaires dans la pénétration ne sauraient d’aucune façon être comparables entre une activité coïtale qui se veut une manifestation d’amour et de tendresse et une partie de fesses.

Concrètement dans le premier cas, on va extérioriser davantage son désir de communiquer de la tendresse par des mouvements du bassin qui seront surtout ondulatoires et fluides alors que dans le goût de s’envoyer en l’air, on sera plus portés à se labourer les flancs de part et d’autres qu’à se cajoler.

Il va sans dire que l’expression du regard tout comme le choix des mots échangés devraient aussi être à l’avenant, en harmonie avec le type de rencontre que les deux partenaires ont décidé de vivre d’une fois à l’autre.

Bref, c’est dans l’ensemble de nos comportements qu’on témoigne véritablement des longueurs d’ondes qui nous animent et c’est dans des moments semblables qu’on se trahit quand, pour reprendre une expression populaire, nos gestes sonnent faux.

Voilà pourquoi je dis que si chaque couple arrivait à se communiquer clairement, en termes non équivoques, leurs différents niveaux de désirs et à faire en sorte de satisfaire leurs pulsions réciproques, cela mettrait fin à l’utilisation d’étiquettes floues telles que l’expression Faire l’Amour pour en arriver à vendre sa salade, au risque de laisser l’autre sur son appétit.

Décidément, l’expression FAIRE L’AMOUR, à force d’être utilisée à toutes les sauces, en est venue à créer des zones floues qui ne sont pas aidantes à la communication de couple, surtout dans un univers où la nervosité aidant, il est facile de vouloir se réfugier derrière des généralités, avec les inconvénients qu’on vient de voir.

C’est donc dire qu’on devrait réserver cette expression à des moments très privilégiés alors qu’on utilisera d’autres mots pour dire plus clairement nos autres besoins.

Ainsi, arrivera-t-il moins souvent que l’un des deux dans le couple soit déçu en constatant que l’autre ne pensait pas ce que je pensais qu’il pensait quand il a dit… !

Détournement de BD

26 septembre 2005

( le texte qui suit a été publié dans La Presse, le 25 septembre 2005, en page A-13, le titre et les sous-titres ont été choisi par eux )

Dans un article paru mercredi le 24 août dans La Presse sous la plume de Mario Girard et portant sur l’utilisation usurpée de personnages de bandes dessinées comme Batman dans des scénarios pornographiques, j’ai été surpris de lire les propos d’un professeur d’université ontarienne affirmant que Disney réagirait vigoureusement par des menaces de poursuites judiciaires si quiconque s’aventurait à exploiter ses fameux personnages dans de tels scénarios.

Je suis d’autant plus interloqué que depuis quelques années, on assiste à une croissance phénoménale dans l’exploitation de tous ces « personnages de cartoons » sur des milliers de sites pornographiques sur le web. De Donald Duck aux Simpsons, en passant par Mickey Mouse, Cendrillon, les Flintsones ou Pokemon, tous ces héros y sont reproduits dans des scénarios pornographiques, pédophiles et incestueux. Voilà pourquoi il me paraît important de relever une telle affirmation alors que la réalité me semble à l’opposé, d’autant plus que les dangers qui en découlent sont considérables à plusieurs niveaux.

Binettes sympathiques

Car il est indéniable qu’en reproduisant ces binettes sympathiques, les pornocrates arrivent à faire passer l’imagerie porno comme un univers enjoué, à la fois agréable et désirable aux yeux des enfants qui y retrouvent leurs amis, quoique dans une gestuelle bien différente.

À titre d’exemple, on a tous l’image d’une Blanche-Neige douce et gentille, un modèle de bonnes manières à qui toutes les petites filles rêvaient de ressembler. Imaginez l’impact quand on la retrouve toute nue, les quatre fers en l’air, s’efforçant de faire le bonheur des sept nains à la fois ; cela va au-delà du choc culturel!

Il y a tout évidemment risque de créer une distorsion dans les notions de bien et de mal des enfants qui se mirent dans les gestes de leurs héros car, d’après eux, ceux-ci ne sauraient être délinquants et encore moins des êtres dépravés. C’est dire que dans leur petite tête, si Blanche Neige ou Donald s’amusent entre eux avec leurs organes génitaux, pourquoi ne pourraient-ils pas en faire autant?

Il faut souhaiter bonne chance aux parents qui auront à départager les bons des mauvais gestes de leurs idoles. D’ailleurs, comment s’étonner qu’à l’orée de leur puberté, le seuil de tolérance des ados face au sexe oral en soit venu à considérer davantage la fellation comme un geste de socialisation (une chose à faire pour être cool, pour se faire accepter de la gang) qu’une caresse intime et significative, un « cadeau » réservé dans le contexte d’une relation privilégiée. Ici comme ailleurs, on assiste à une dérive des valeurs sous prétexte d’être à la mode ; reste à voir jusqu’où cela va nous mener.

Joie et allégresse

Autre distorsion toute aussi sérieuse facilitée par l’atmosphère enjouée de la bande dessinée, c’est qu’en présentant le tout dans un contexte aussi léger, il devient facile pour les auteurs de suggérer que ces contacts sexuels, y comprises les dimensions pédophiliques qu’on y présente, se déroulent toujours dans la joie et l’allégresse. Non seulement y montre-t-on des enfants qui y prennent plaisir, mais on laisse entendre qu’ils les désirent, allant même jusqu’à les solliciter en séduisant les adultes de leur entourage. Or puisque c’est justement l’un des prétextes souvent utilisés par les pédophiles qui prétendent qu’ils ne sont pas des agresseurs, il y a tout lieu de s’inquiéter qu’on propage de telles faussetés sous le couvert de la frivolité.

D’où la pertinence de se demander comment il se fait que les créateurs et/ou les maisons d’éditions qui, j’imagine, doivent détenir certains droits sur ces « personnages », ne réagisse pas plus vigoureusement face à de tels plagiats, surtout dans une utilisation aussi subversive de leur propriété ? C’est à n’y rien comprendre. Jamais je ne croirai qu’ils n’en savent rien. Alors, est-ce à cause de complexités juridiques qui rendent la chose à toute fin pratique infaisable ? On n’ose croire que ce soit parce qu’il y a tellement d’argent impliqué que certains intérêts arrivent en conflit ?

Quoiqu’il en soit, il est primordial que les parents sachent que la porno se retrouve sur des sites où on l’y attendrait le moins. Pire encore, qu’on l’y présente de la façon la plus insidieuse qui soit, c’est-à-dire sous les traits souriants des grands amis de leurs tout petits. Il y a donc péril en la demeure.

Mais surtout, du moins jusqu’à preuve du contraire, je ne vois pas comment on peut affirmer que les promoteurs de ces sites s’attirent les foudres de qui que ce soit. On a plutôt l’impression qu’ils encaissent les profits en toute impunité car, à voir le rythme auquel ils se multiplient, ils ne semblent pas sentir le besoin de se rétracter.